dimanche 27 septembre 2020

Welkom terug Frankrijk - Episode 5 : Le retour, c’est maintenant !

Episode 5 : Le retour, c’est maintenant !

Rosana me regarde d’un air inquiet. Est-ce que tout va bien ? Visiblement, mon visage parle de lui-même ! Je lui raconte… Attentive, elle m’écoute et me conseille d’appeler KLM en m’expliquant que les conseillers au téléphone ont plus de pouvoirs. Comme quoi, c’est utile d’avoir bossé en collaboration avec les services clients de compagnies aériennes ! En pianotant quelques secondes, je trouve le numéro de KLM et le compose aussitôt. Je suis mise en contact avec un agent. Mon interlocutrice semble d’humeur relax et positive ! Ça me détend ! Elle m’explique rapidement qui est le coupable : en l’occurrence, l’annulation de ma réservation de train. Sa solution : annuler ma réservation et en faire une nouvelle. Ça a l’air simple !!! Elle me propose évidemment de s’en occuper mais ce n’est pas gratuit et en plus, Joséphine (oui, appelons-là ainsi, je ne me rappelle plus de son prénom !) me confirme que je ne pourrais pas être remboursée pour mon billet de train!! Jusque-là tout va bien ! Contrainte, j’efface de ma mémoire ces petits inconvénients et accepte sa proposition. Tant pis, le plus indispensable est de régler ce problème au plus vite ! Enfin, je vais finir par donner un 20/20 à KLM pour générer du stress ! 

En grande gourmande que je suis, je choisis de nouveau la nourriture pour me détendre ! Il est 13h30, il me faut de l’énergie pour finir de vider ma chambre. Petit à petit, je déplace mes affaires vers le salon! Tout doit disparaître ! C’est la première fois que je vois ma chambre sans aucun meuble, sans aucune décoration au mur. C’est l’occasion de constater la qualité du travail de peinture de mes colocs précédentes ! Je m’en serais bien passée. Vu que je suis généreuse, je partage avec Neske, la propriétaire qui m’a demandé des photos en guise d’état des lieux. Cet ancien mur couleur vert anis à moitié recouvert de blanc qui traduit bien le besoin de peinture supplémentaire ne manque pas de retenir son attention malheureusement. En le voyant, elle me demande quelles sont les tâches sur le mur ?! Je comprends vite que Neske n’était pas au courant ! lol ! Ai-je le droit de rire ? Suis-je surprise ? A vrai dire, non ! Jusqu’au bout, cette femme aura été imprévisible. Je vous avoue que je suis bien contente de me dire que d’ici quelques temps, je n’aurais plus besoin d’être en contact avec elle ! 

En effet, c’est bientôt l’heure de dire au revoir à Olaya et Rosana. Nous profitons des derniers moments pour faire les idiotes avec les cartons restants ! 

C'est bon, je suis prête à partir en France!

Ces dernières semaines avec les filles ont vraiment été fortes en émotion et en entraide. C’est un peu étrange de les quitter. Nous avons passé de bons moments ensemble avec Olaya et je le répète, j’ai vraiment apprécié sa compagnie durant le confinement. De plus, malgré ses craintes, la présence de Rosana durant ces dix derniers jours aura été que du bonheur. Je me suis habituée à son enthousiasme d’emménager et à son petit rituel quotidien de bouger quelque chose dans l’appartement. Le plus rigolo là-dedans, c’est qu’elle m’aura fait découvrir des choses que je n’avais jamais vu comme la possibilité d’ouvrir la porte de ma chambre de l’autre côté! J’ai apprécié sa bonne humeur et l’ensemble de son aide : la force de ses bras, ses talents de cuisinière et le volant de son deux roues! Je lui tends mon trousseau de clés avec le sentiment que quelqu’un de bien emménage ici. Je lui souhaite de passer du bon temps ici avec Olaya. Nous commençons les adieux et les embrassades… 

Encore une fois, cette situation tant attendue semble irréelle. Je me sens sans émotion. C’est étrange. Mes affaires sur les bras, je me dirige vers la porte. Elle se ferme derrière moi… mais j’emporte tous les bons souvenirs de mes trois ans passés ici. Au revoir Piraeusplein 13 ! 

Je me dirige lentement vers l’arrêt de bus avec mes gros sacs sur le dos et au bout des bras. Direction le sud-ouest de la ville. Ce soir, je dine et je dors chez Carly à Osdorp. C’est ma dernière soirée ici et je suis contente de la passer avec une très bonne copine à discuter et à jouer à des jeux hollandais ! Carly est vraiment chouette. Elle m’a aussi proposé de m’accompagner à l’aéroport.

Après cette soirée, pleine de rigolades, nous allons nous coucher. Dans quelques heures, le réveil sonnera. J’ai du mal à dormir… Je pense déjà au voyage du lendemain. Je me réveille fatiguée mais me focalise sur la préparation de mon sac et le petit déjeuner ! Nous avons dix minutes de marche pour rejoindre le bus. Il ne faut pas être en retard. Nous décollons de la maison à temps. Tout se passe bien. Quelques minutes après notre arrivée, masque sur le nez, nous montons les marches, scannons notre carte et retrouvons notre siège ! Le bus est presque plein. En route pour l’aéroport de Schiphol!

Quarante-cinq minutes plus tard, nous franchissons les portes du plus grand aéroport des Pays-Bas. Nous parcourons ses allées à la recherche de ma porte d’embarquement. Les lieux sont vides et les écrans aussi. Seulement, une dizaine de vols seront assurés aujourd'hui. Rapidement, nous nous retrouvons l’accès aux scanners à bagage. Il est encore tôt. Nous restons là pour discuter tout en observant les gens passer avec leur masque sur le nez et leur bagage à la main. Une fille est là. Elle retient mon attention. Téléphone en main, elle essaie d’appeler sa sœur. Elle semble stressée. Sa sœur ne s’est pas munie des documents nécessaires. Ça ne sent pas bon ! La panique !  

Departure screen à Schiphol

Le moment des au revoir avec Carly arrivent… Nous nous prenons dans les bras… Quelques larmes coulent… Allez, courage ! Je me dirige vers la barrière tout en regardant Carly. Je scanne mon billet. Me voilà de l’autre côté de la barrière. Je lui fais de grands signes d’au revoir ! C’est dur ! Je suis à la fois triste et à la fois heureuse d’avoir passé cette étape ! Mes bagages sont contrôlés et rien n’est détecté. Les panneaux d’affichage me guident vers la porte d’embarquement. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Y aura-t-il beaucoup de monde dans cet avion ou serais-je seule ... Je passe la porte et découvre de nombreuses personnes qui sont là à attendre. Plus aucun siège n’est libre ! Je croise de nombreux regards et me sens observée. Les gens qui m’entourent semblent comme moi ne pas trop savoir ce qu’il faut faire. Des gens vont voir les hôtesses, ils ont des questions sur la procédure. 

Au revoir masqué

L’écran affiche maintenant un retard de trente minutes. Une hôtesse brune aux cheveux longs prend son micro pour le confirmer. Cette nouvelle ne me rend pas nerveuse. L’important, c’est que l’avion parte. Quelques minutes plus tard, nous sommes appelés à présenter nos billets. Je crâne un peu avec ma carte Skypriority ! Et oui, je vous passe tous devant les gars ! hihi. A ma grande surprise, dans l’avion, aucun siège n’est vide. Nous sommes tous les uns à côté des autres. On se touche même ! Sur nos sièges, les hôtesses ont déposé un snack et une capsule en plastique d’eau. Je discute avec mes voisins tous masqués. Notre protection contre les microbes nous force à articuler pour nous comprendre ! Ils reviennent de Thaïlande où ils étaient en vacances avec leur chien. La personne de devant revient aussi de vacances. 

Me voilà dans l'avion!

Durant le vol, l’attestation de déplacement international est distribuée. C’est original sachant que l’ambassade m’avait répété plusieurs fois de bien l’avoir avec moi. Enfin, au moins, il n’y aura pas de problèmes. Je me fais prêter un stylo et la remplie. On ne sait jamais s’il la ramasse avant la fin.

L’atterrissage à Charles de Gaulle est imminent. Comme d’habitude, les gens se bousculent pour récupérer leurs bagages et sortir. Nous sommes tous à touche-touche et cela ne gêne personne. Je suis un peu choquée. Je crois que je me suis bien habituée au respect des 1,5m de distanciation sociale ! 

A l’intérieur de l’aéroport, les douanes nous attendent… Des morceaux de scotchs ont été placés au sol pour nous rappeler de garder nos distances ! Ah, ça semble de nouveau utile ! Je suis prête à dégainer toute ma paperasse ! Les gens passent… puis un membre du personnel se fait incendié par les policiers. Elle était à deux doigts de braver l’interdit en faisant passer une personne sur le sol français : un homme âgé d’origine marocaine qui venait des Etats-Unis et cherchait à rentrer chez lui en Italie. Elle se met à pleurer… Ambiance ! Ce petit incident laisse planer le doute... Mon sort sera jeté dans peu de temps de toute façon. La personne devant moi avance au guichet. Je croise les doigts ! 

C’est mon tour. « Bonjour Madame, pouvez-vous me montrer votre titre de transport ? Un peu paniquée, je le cherche et ne le trouve pas. L’officier me demande alors ma carte d’identité et mon attestation. Je lui tends. « Ou allez-vous ? », s’exclame-il. Je réponds dans la Loire à côté de Montbrison. « Est-ce que vous habitez là-bas ? », me demande-t-il. Je réponds simplement oui ! « C’est tout bon pour moi ! », me dit-il. Wow, vraiment, c’était si facile ! Quel soulagement ! La plus grosse partie est passée. Maintenant, je ne crains plus grand-chose ! 

Dans la gare TGV de Roissy, moi, mon chargeur et mon memory!

Cependant, le voyage est encore long. Je dois attendre plus de 3 heures masque sur le nez dans la gare avant l’arrivée de mon TGV. Je n’ai pas l’énergie de lire. Je me sens un peu fatiguée. J’observe les gens autour de moi. La police passe régulièrement et rappelle aux gens de porter le masque. Certains utilisent une écharpe ! Carly m’a offert un jeu de memory des Pays-Bas hier soir. Il tombe à pic ! Je fais quelques parties et écris des messages à mes amis. Le temps s’écoule vite finalement. 

Au retentissement de l’annonce sonore, je me présente sur le quai. Des employés SNCF et de police sont là pour contrôler notre billet et notre attestation. Sur un ton sévère et ferme, une officière me demande quelle est la raison de mon déplacement. J’évoque mon déménagement. Elle ne semble pas satisfaite de ma réponse et me répond qu’il me faudra des preuves. Je lui confirme les avoir mais elle me répète la même chose. Je confirme à nouveau les avoir… Une discussion sans fin débute… Puis, elle finit par me dire d’avancer, d’autres gens attendent… Sans chercher à comprendre, je m’exécute ! Etrange !

Je cherche mon wagon et attend à l’endroit indiqué. Sur le quai, je fais la connaissance d’une dame qui va elle aussi dans la Loire. Quelle coïncidence ! Le train entre en gare. Je retrouve mon siège ou plutôt mes sièges ! J’ai deux places pour moi.  Merci Corona ! Le contrôleur passe. Il demande billet et attestation. Sa remarque me fait plutôt rire : « quelle classe d’avoir une attestation de déplacement international »! Ses paroles me font comprendre que je n’ai vraiment plus rien à craindre à présent. Personne ne peut plus me renvoyer aux Pays-Bas.

Je réserve mon billet en ligne pour le prochain train. A l’arrivée à Lyon, de nombreuses personnes attendent ! Elles sont un peu attroupées ! Le COVID-19 n’a pas changé ça ! Vive les restrictions ! Je file retrouver le train qui m’emmènera jusqu’à St Etienne ! Au revoir Lyon ! La visite aura été courte ! 

Le train n’est pas très bondé. Des sièges sont banalisés pour éviter les contacts ! Une fois, à St Etienne, il ne me reste plus qu’un train à prendre ! J’y suis presque ! Je ne vois personne jusqu’à Feurs! Qui aurait cru que ce serait si simple !

Je sors du train et m’avance jusqu’à l’entrée de la gare. J’envoie un message à Pierre-Jean. Hey, hey, je suis là ! Fidèle à lui-même, il est en retard ! Haha ! Chouette, j’ai du temps pour informer mes amis et ma famille de mon arrivée. Un 4x4 couleur crème s’avance. Je reconnais un visage familier. Il n’a pas trop changé depuis trois mois ! Un grand sourire se dessine sur mes lèvres ! Je retrouve les bras de mon amoureux ! Wow ! Le sentiment est indescriptible ! C’est que du bonheur ! Victoire ! Welkom terug ! Nous fêtons ça avec un bon apéro et un bon repas ! 

C’est le début de mes deux semaines de vacances… Ma mission principale : m’occuper de l’ensemble des démarches administratives pour me faire exister à nouveau ici et l’achat d’une voiture! Yeepee !

Dès le lendemain, nous prenons la route en direction de Roanne. Pierre-Jean doit livrer de la pâte à tartiner. Il en profite pour me faire découvrir les alentours. Nous allons de magasins en magasins pour constituer notre pique-nique. En route vers le château de la Roche, nous nous arrêtons dans un garage fermé pour regarder une clio. Les recherches commencent ! Malgré la grisaille, je découvre ensuite ce beau château juché au milieu de la Loire. 

Ce voyage dans le Roannais me fait songer à ma future entreprise. En rentrant, je les informe d’ailleurs que je suis là, prête à faire feu ! 

Le lendemain, je reçois une réponse! C’est rapide pour une fois ! La lecture me glace le visage… L’activité de l’entreprise est encore au ralenti. Des gens sont actuellement au chômage partiel. Mon futur chef n’a d’autres choix que de m’offrir trois mois de vacances non-payées ! Pour me rassurer, il me propose de m’envoyer mon contrat dans la semaine qui suit. 

Je suis stupéfaite et me sens un peu désemparée ! Que vais-je faire pendant trois mois ? 

mercredi 16 septembre 2020

Welkom terug Frankrijk - Episode 4 : Quand KLM et Sendmybag s’en mêlent !

Episode 4 : Quand KLM et Sendmybag s’en mêlent !

Je me calme un peu... Je ne peux rien faire de plus de toute façon... J'enfourche mon vélo en direction des beaux espaces verts de Beatrixpark. J’ai hâte de retrouver Anaïs là-bas ! Je sens que nous allons avoir pleins d’histoires à nous raconter ! Le COVID-19 met aussi un peu de piment dans sa vie!

J’entre dans le parc sur ma bicyclette à la recherche de la localisation de ma compatriote ! D'ailleurs, j’en fais un tour gratuit! Ah là voilà ! Merci Google Live Location ! Elle s’était cachée au bord du canal à l’ombre d’un arbre. Sur la pelouse, une couverture de pique-nique et du cidre anglais prêt à être siroté m’attendent ! Je sens que nous allons être bien ici et passer un bon moment ! Des groupes de personnes sont autour de nous. Nous ne pouvons-nous empêcher de remarquer qu’ils ont zappé la distanciation sociale ! Et si on les balançait ? lol.  Déménagement, mariages, impressions liées au coronavirus..., ça papote, ça papote et les sujets ne manquent pas! Je rentre quelques heures plus tard. Mes soucis sont toujours dans un coin de ma tête mais je me sens un peu plus légère ! Je décide de finir la journée sur une note positive en me préparant un bon dîner ! Miam !

Le lendemain matin, nous entamons la dernière semaine d'avril. Comme à mon habitude, je déjeune et m’installe sur la table de la salle à manger devant mon ordinateur. Je réponds à quelques emails et créer de nouvelles pages web de revues. Une sonnerie retentit. C’est l’ambassade qui me répond l’air étonné. Il y a des vols! C'est certain! Je me reconnecte donc au site KLM pour vérifier et réalise qu’en fait seul le train entre Roissy et Lyon est annulé. 

Ni une, ni deux, je contacte la compagnie aérienne aux ailes bleues sur Twitter. J’attends un peu et une demi-heure plus tard, un conseiller me répond. Il me confirme que je pourrais bien prendre l’avion mais que je ne pourrais demander le remboursement de mon voyage en train qu'après le 14 mai. Me voilà rassurée! J'en profite pour jeter un œil sur le site internet de la SNCF. Plusieurs trains circulent ce jour-là. Pourquoi attendre ?! Je réserve un billet. Je me sens toute légère et mon visage affiche spontanément un grand sourire. Quel soulagement ! Next !

Soudain, l'interphone sonne. Rosana est là avec ses cartons dans les bras ! Bras chargés, nous montons et descendons consécutivement les marches des trois étages un peu essoufflées ! En moins d’une heure, ses valises et boites de rangement ont envahis la mezzanine, le couloir et les étagères de la cuisine. Les meubles bougent ! Nous reconnaissons à peine notre appartement !

Les histoires de cartons continuent décidément ! Je reçois des nouvelles de mon premier envoi ! Elles ne sont pas bonnes ! Depuis trois jours, je suis leur voyage via le logiciel track and trace : une vraie série télé à rebondissement! C'était idéal pour chasser l'ennui mais pas les ennuis! Le service client de Sendmybag a eu des nouvelles de ma part à plusieurs reprises! Visiblement, des groupes se sont créés ! Ils n’ont pas tous voyagés ensemble et malheureusement, aucun d’entre eux n’a échappé au mal des transports ! Les photos parlent d’elles-mêmes : les bords sont craqués, certains ont même été scotchés. Nous sommes loin de l’état d’origine… Restons positifs! Tout est à l’intérieur malgré un peu de casse! Je ne suis guère rassurée pour envoyer mon vélo par contre ! Il va falloir réfléchir aux différentes options ! 

Je commence par demander au magasin où je l’ai acheté de me l’emballer. Sans souci, ils acceptent et j’obtiens même la taille du carton dont ils disposent… Tout semble parfait ! Je me mets en mode recherche et me rend vite compte que la plupart des entreprises recommandées n’acceptent pas les cartons de cette taille ! Arf ! Ça se complique !

Je tape sur le numéro du magasin sur mon clavier. Ça sonne… Le gérant du magasin décroche. J’explique le problème et m’aperçois rapidement qu’il ne comptait simplement pas le démonter ! Le malin ! Avec un peu de persuasion (Money, money, money, nous sommes aux Pays-Bas, rappelez-vous !), il finit par accepter de le mettre dans un carton plus petit ! Merci ! Et voilà le nombre d’options qui grimpe ! lol ! Je rigole toute seule car au final, c’est SendmyBag qui propose la meilleure offre! Ils ont pleins de bonnes recommandations et en plus, j’ai obtenu une réduction grâce aux cartons endommagés ! Avec un bon emballage avec du film plastique, du papier bulle et de la mousse, ça devrait bien se passer ! 

Même si les cartons l'emplissent et que l'impression de découvrir sans cesse de nouvelles affaires, ma chambre se vide petit à petit… On y croit! Tout de même, je vais devoir me faire à l’évidence que je ne pourrais jamais tout ramener. On se motive! Il va falloir faire du tri ! Je propose donc à mes amis et à mes colocs de leur laisser des souvenirs ! Mes affaires seront dans de bonnes mains après tout! C’est le plus important. La session brocante peut maintenant commencer ! Allez, qui veut quoi ? Tout doit disparaître !

Tous les cartons sont prêts. Ça y est ! Le départ est prévu pour demain ! Il ne reste plus qu’à aller imprimer les documents à scotcher dessus. Ce sera l’occasion de faire un peu d’effort physique ! Je mets de bonnes chaussures et c’est parti pour 30min de marche ! Cette activité est loin d'être inutile car j’en profite pour imprimer mes justificatifs de voyage. La lettre de la proprio en fait même partie ! Malgré des problèmes d’imprimante, elle n'a pas trop réussi à retarder le schmilblick. Quelle chance!

Une fois rentrée, je donne le top départ à Carly pour venir me chercher en voiture. Nous allons récupérer le vélo au magasin! Je l’avais déposé il y a deux jours ! Bonne nouvelle, tout se passe sans encombre. Je paye le magasin et l’histoire continue. Nous revenons sur KNSM Eiland avec le vélo dans le coffre. L’arrivée à l’appart est vénérée ! Il ne fait que 13kg mais c’est suffisant pour nous mettre à bout de souffle ! 

Il ne me reste plus qu’à transformer mes cartons en momie faite de film transparent ! Ça aurait été plus rigolo si j'avais pu entourer quelqu’un !

Le livreur viendra les chercher comme prévu le lendemain…


Diner-dégustation des pizzas du chef Rocco

La date du départ approche... Il me reste moins d'une semaine à passer aux Pays-Bas. C'est fou! Je n'aurais jamais cru dire que le temps passe si vite il y a un mois de ça.  Depuis quelques temps, je reçois des invitations à déjeuner ou dîner chez les uns et chez les autres. Ça fait plaisir de revoir mes amis depuis le temps… Je profite de l’instant ! C’est une chance car je ne pourrais pas revoir tout le monde avant de partir… mes collègues notamment ! 


Retrouvailles et à bientôt avec mes petites françaises préférées

J-2 : c’est mon avant-dernière journée en tant qu’employée d’Elsevier. Aujourd’hui, beaucoup d’appel en perspective ! La journée commence bien. Un livreur vient m'apporter un gros colis. Mais qu’est-ce que c’est ? Le mot fragile est collé sur le paquet. J’ouvre délicatement ! Plusieurs couches de papier bulle sont à retirer avant de voir la première boite. De la porcelaine de Delft ! Wow ! J'ai le droit à trois objets emballés dans une belle boîte! Une corbeille de fruits, un petit plateau et un pot suivant le style du bleu de Delft! Je devine que ce merveilleux cadeau vient de mes collègues d'Elsevier. Ils m'ont vraiment gâté ! 

La journée se poursuit avec les calls qui s’enchainent. Bientôt, j’aurais l’opportunité de remercier tout le monde ! Mon départ d’Elsevier restera dans les annales. Une « visio de départ » façon COVID, vous avez déjà vu ça ?! La grande question est va-t-on battre le record d'audience sur Zoom ?! 

Plus de 40 personnes sont là ! WOW ! Du jamais fait encore ! C’est l’occasion pour moi de revoir virtuellement quelques visages et d’entendre à nouveau certaines voix ! J’ai le droit au discours très attendu de Roderick et même à un discours de Valérie, une publisher avec qui j’ai beaucoup bossé et ce depuis mon arrivée dans l’entreprise. Je reçois des compliments, des questions et on me chante même une chanson… Plus d’une heure et demie de visioconférence s'écoule… Mes collègues ne veulent pas quitter la conversation et moi non plus ! Dire au revoir de cette façon, c'est très étrange... Elles vont me manquer ! Je suis vraiment entourée de personnes géniales… Je leur promets que dès que possible, je reviendrai les voir. C’est impossible de finir ainsi… 

C’est une journée intense qui s’achève ! Je me sens un peu perdue et ne sait pas quoi ressentir… Pour l’heure, Rosana et Olaya ont préparé un bon dîner d’à bientôt! A table !


Notre appart relooké pour notre dîner romantique d'à bientôt

Le lendemain, une autre grosse journée m’attend. J-1 avant le départ. KLM m’a d’ailleurs envoyé un email pour faire mon check-in. Je remets ça à plus tard mais ça me tranquillise. Au programme du jour, une expédition jusqu’au bureau de poste avec deux cartons, l'impression des derniers papiers, mon dernier voyage au bureau d’Elsevier et ménage. 

Je soulève mes deux derniers cartons et les reposent de suite. Oulala ! C’est bien lourd ! Je ne pourrais pas tout emporter en une fois ! Sauf si Rosana me propose l’aide de ses bras forts ! Hihi. Des pauses sont requises mais nous arrivons jusqu’au bout ! Nous voilà heureuses, fières mais avec le front en sueur ! Je confie mes bébés à la gérante du Bruna ! Allez, une chose en moins sur la « to do list » !

Je marche ensuite en direction de mon imprimeur préféré. C’est bon, j’ai tous les papiers maintenant ! Il est presque 10h et je retourne les déposer à la maison avant de partir en vélo vers la Millénium tower.

Je profite de mon dernier trajet le long de l’IJ en me remémorant les moments rigolo passés ici ! Au pied de la tour, je laisse mon vélo dans le garage comme d’habitude. Je sors mon badge pour entrer dans les locaux ordinateur en main. Le rez-de-chaussée est vide. Je n'entends pas un bruit. J'appelle l'ascenseur. Loin sont les matins où il faut attendre plus de cinq minutes avant de pouvoir trouver une place et où l’ascension en mode sardine bât son plein! Le numéro 18 s'affiche. Me voilà à destination. Je parcoure l’étage et ne voit personne ! Mince ! J’ouvre mon ordinateur et essaie de contacter quelqu’un. Roy, un collègue de l’informatique s’avance vers moi. Ouf, sauvée ! 

Je lui demande de l'aide. Qui peut m'emmener au 22e étage pour que je récupère mes affaires ? Mon étage est fermé depuis le mois de mars ! Après un ou deux coups de fil et un peu d'attente, me voilà devant la porte ! J’observe les lieux. Après quelques tours de clés, j’entre dans le Social Hub. Je ne vois ni traces de tasses à café au bord de l’évier, ni pièces de puzzle sur la table. Le bouquet de fleurs hebdomadaires a aussi disparu. Tout est propre. La télé est éteinte. Je n’entends même pas une mouche voler. Les tables et les sièges sont vides. Aucune réunion n’a lieu. Personne ne traverse le couloir. 


22e étage côté bleu, là où j'avais l'habitude de m'asseoir

J’ouvre mon placard et commence à faire le tri. J’ai de quoi remplir les poubelles restées vides depuis deux mois ! Avant de partir, je dépose des petits messages dans les casiers de certaines personnes sans savoir quand ils pourront les récupérer. Au revoir 22e étage ! Snif !

Je retourne ensuite faire mes adieux au 18e. Je ne suis pas vraiment proche des personnes qui sont là mais elles le deviennent symboliquement. Ça fait plaisir de pouvoir dire au revoir en face à face ! Je reprends l’ascenseur et quitte les locaux avec cette impression que je reviendrai ! 

Je prends le chemin de la maison sur le dos de ma petite reine pour déjeuner et attaquer ma séance de ménage ! Entre deux, je prends finalement le temps de faire mon check-in ! Super, sauf quand ça ne marche pas. Je vois bien que j’ai une place réservée pourtant. Quel est le problème cette fois ? Je commence à m’énerver et retrouve l’usage de mon outil préféré de réclamation pour en savoir plus ! L’agent Twitter de KLM me dit que mon voyage est annulé et que le seul recours est de le reporter ! Quelle bonne blague! On me l'a déjà faite! Désolé! Revoyez vos classiques! Non, non, il ne rigole pas malheureusement et me propose la date du 1er Juin. Quoi ?! C’est impossible ! J’insiste en expliquant ma situation mais rien à faire. What’s the fuck ? Comme si, j’avais besoin de ça un jour avant de partir!

mercredi 9 septembre 2020

Welkom terug Frankrijk - Episode 3 : Incertitude, quand tu nous tiens !

Episode 3 : Incertitude, quand tu nous tiens !

J’essaye de me calmer en faisant un puzzle mais rien à faire ! Les inquiétudes et les questions se bousculent au portillon : je n’aurais pas de travail pendant un mois ; vais-je pouvoir rentrer mi-avril ; je n’aurais plus de logement à cette date ; Pierre-Jean devait venir le premier weekend d’avril pour ramener mes affaires. Est-ce que ce sera possible ? Et pour le voyage en vélo ? Peut-on encore garder espoir ? Bref, l’angoisse ! 

J’entends le bruit de la clé dans la serrure. La porte s’ouvre et Olaya fait son entrée dans l’appartement. Elle me salue mais voit rapidement mes yeux humides et mon visage triste. Je lui explique... Ça me fait du bien de lui parler. Elle essaie de dédramatiser la situation. Rapidement, je retrouve un petit sourire timide. 

Dos au mur, je descends de la mezzanine marche après marche pour retrouver mon clavier et mon écran. Roderick, mon chef, est en ligne. Je lui raconte mes dernières péripéties. Stupéfaction ! Cette nouvelle inquiétante engendre de la joie chez lui ! Et oui, c’est chouette, je vais pouvoir rester un mois de plus ! LOL. « Ta lettre de démission ? De quoi me parles-tu, je n’en ai jamais reçu ! », me dit-il. Sa proposition est assez alléchante. Je lui propose d’y réfléchir.

Ma chambre est déjà demandée ! Vive le marché de l’immobilier à Amsterdam ! Rosana, une copine de ma coloc est en tête de liste ! On rembobine… Quelques jours avant que mon frère arrive, début mars, j’ai donné mon préavis à Neske, la propriétaire de mon appartement. Comme à son habitude, elle a rendu les choses plus compliquées en me disant que je devais payer mon loyer jusqu’au 15 mai. Dans le contrat, un préavis de deux mois est demandé même si je ne suis pas certaine que ce soit légal vu que je paye mon loyer au mois. Enfin ! Elle a accepté malgré tout que Rosana emménage à condition que nous réglions ça ensemble. Elle n’aurait pas de contrat jusqu’à cette date et je devrais assumer les conséquences. 

Voila Rosana!
Voilà Rosana!

Tout avait l’air réglé mais avec ce revirement de situation, est-ce que cela m’arrange toujours? Peut-être bien que oui ! Si je dois payer jusqu’au 15 mai alors je peux rester dans l’appart jusqu’au 15 mai, non ? Nous n’avons pas encore d’accord avec Rosana, mais je ne veux pas la laisser sans hébergement. Je crois que sa location se termine fin-avril. Nous pourrons peut-être trouver un arrangement. Et si, nous cohabitions pendant 15 jours ? La proprio n’a pas besoin de le savoir ! Une amie d’Olaya reste chez nous et voilà ! Voyons ce qu’Olaya et Rosana en pense ! Si cette option ne leur convient pas, j’ai un plan B ! Je pourrais être hébergée temporairement chez des amis. 

Le feu est au vert… Même si je ne suis pas enjouée à l’idée de repousser mon départ d’un mois, j’accepte la proposition de Roderick. Cette opportunité me permettra de tout organiser dans de meilleures conditions. Je vais pouvoir tester si la patience est l’une de mes qualités ou l’un de mes défauts ! J’aurais un mois de plus pour réfléchir à la manière de l’utiliser pour sauter dans les bras de Pierre-Jean une fois que je l’aurais retrouvé!

Une des dernières journées de Mars commence ! Mark Rutte, le premier ministre des Pays-Bas, doit aujourd’hui nous donner plus d’infos sur la situation et nous faire part de ses décisions pour continuer à ralentir la propagation de l’épidémie. Plus de suspens, il décide de prolonger le confinement jusqu’au 8 avril. Les restrictions deviennent de plus en plus lourdes. Le travail à distance se poursuit. La fermeture des lieux publics comme les écoles ou restaurants est prolongée. La fréquence et la fréquentation des trains et des avions diminuent. Il faut avoir une bonne raison pour voyager. Les frontières belges et françaises ferment. Cette fois-ci, c’est certain, nous pouvons oublier le voyage en vélo pour le moment. Quelle grosse déception ! Les rassemblements de plus de trois personnes sont maintenant interdits. On peut également oublier l’enterrement de vie de jeune fille d’Anais, le Paris-Roubaix challenge pour les Aurélien et Pierre-Jean et ma soirée de départ. Moi qui espérais profiter des gens avant de partir… Pfff… 

Bon ! Allez, inutile de rester ici à déprimer, je sors faire des courses. Penser aux bons plats que je vais pouvoir cuisiner et acheter le bouquet de tulipes hebdomadaire (notre nouvelle tradition à l’appart) font toujours du bien !

Premier bouquet de tulipes du confinement!
Premier bouquet de tulipes du confinement!

Plus les jours passent et plus le travail se fait rare… De temps à autre, le stress monte. Je ne sais pas trop quoi faire… Comment la situation va-t-elle évoluer ? Personne ne semble vraiment le savoir… Il faut s’habituer à cette nouvelle routine « du vivre au jour le jour » !

Les signes sont positifs en Chine… On déconfine doucement… Peut-on espérer la même chose ici ? Mais dans combien de temps ? 

Je commence à prendre contact avec l’ambassade de France aux Pays-Bas. Elle aura peut-être des solutions et des réponses à certaines de mes questions… Sous quelles conditions ai-je le droit de rentrer? Comment vais-je pouvoir revenir et procéder pour le déménagement ? La même question revient sans cesse: est-ce que PJ pourra venir ? 

Je ressens dans le discours des employés de l’ambassade une grande part d’incertitude. Ils ont peu d’informations et essaient de suivre au mieux les directives des élus qui ne font que changer au gré des évolutions. La condition indispensable pour pouvoir revenir en France est de se trouver dans une position où rentrer est la seule option… ça tombe bien, je n’aurais plus de toit à partir du 15 mai et je dois prendre un nouveau poste ensuite. Seulement, il faudra des preuves à l’appui pour le prouver! J’aurais besoin notamment d’une lettre de la proprio confirmant que je ne peux pas rester plus longtemps. Cela risque encore d’être folklo pour l’obtenir mais on y croit! 

En revanche, il sera difficile de trouver un motif valable pour que Pierre-Jean vienne. Une livraison de pâtes à tartiner aux Pays-Bas, ça pourrait peut-être le faire, non ?! 

Quelles sont les options pour rentrer alors ? Mon contact de l’ambassade me confirme que deux avions circulent entre Amsterdam et Paris tous les jours ainsi qu’un nombre limité de trains… Le Thalys propose un trajet vers Paris en deux jours via un arrêt à Bruxelles. Je peux aussi louer une voiture mais c’est assez cher. J’ai du mal à prendre une décision compte-tenu de l’évolution des restrictions et puis j’ai toujours ce petit espoir en moi de pouvoir regagner la France en vélo en mai !

Les annonces sont assez formelles. Les restaurants et les hôtels ne rouvriront pas avant le mois de Juin. Pour les frontières, je n’en sais rien mais ce sera probablement pareil. Ces conditions de voyage ne sont pas celles que j’avais envisagées. L’idée initiale va perdre son sens mais malgré tout, il est surement préférable de reporter ce beau projet à plus tard… 

Allez, ce n’est plus la peine de réfléchir davantage… Je saute le pas et réserve un billet d’avion et un billet de train sur le site de KLM pour le 14 mai. Ça y est, j’ai une date ! Je sais à présent quand je vais retrouver mon amoureux ! Chouette !

Je confirme ensuite à mon chef que je partirai en mai. Avec la peur de répéter à nouveau, « non, finalement, je ne pars plus », j’informe mes collègues qui eux aussi se posent des questions. Pour le déménagement, j’enverrai tout par voie postale comme j’avais fait pour mon déménagement précédent. Refaisons confiance à Sendmybag.

Je m’organise, d’ailleurs, rapidement pour envoyer les premiers cartons, histoire de tester l’entreprise. La situation s’envenime avec la proprio. Je ne lui ai pas confirmé que je resterai un mois de plus pensant que vu ses conditions, je serai dans mes droits mais à force de discuter avec Rosana, elle le comprend. En bonne storyteller, la proprio imagine une autre histoire. Elle essaie de me rendre coupable car au final, elle voit le gain financier derrière cette situation. C’est un bon moyen de me faire accepter la cohabitation avec Rosana pendant 2 semaines à titre « non-gratuit » : la maudite somme de 300€! La manière de faire est comme à son habitude inappropriée et doit être acceptée sans contradiction ! Enfin, les choses sont officialisées ! Cependant, Olaya commence à avoir des frayeurs quant à notre cohabitation ! 

Le port du masque devient de plus en plus à la mode. Les tutoriels de couture se multiplient sur Pinterest. Le nombre de cas commence à stagner. Les gouvernements prolongent le confinement mais envisagent l’allègement des mesures à partir du mois de mai. Il est encore trop tôt pour savoir. 
Ce soir, c’est samedi, je ne peux pas aller en soirée avec les copines alors le DJ s’invite dans ma chambre : DJ Gwen via Youtube ! La programmation s’annonce parfaite pour danser jusqu’au bout de la nuit sur mes morceaux préférés! On passe du rock à l’électro rock et swing ! Il va falloir arriver à trouver le bouton stop ! 

Anais et son arme fatale contre les pizza!

Le lendemain matin, je suis en pleine forme pour retrouver Anaïs. Nous sommes mi-avril et c’est la première fois que nous allons nous voir depuis le début du confinement. Nous avons choisi de nous retrouver dans un parc un peu moins fréquenté, histoire de pouvoir discuter tranquillement sans risquer les 400€ d’amende ! 

Je me prépare. Tiens, la sonnerie du téléphone retentit. J’ai reçu un email de KLM. Je dis à Anais que je serai un peu en retard après avoir l’avoir lu… Cet email est étrange. Il est écrit avec une police au style de machine à écrire. KLM se la joue vintage maintenant ?! C’est un peu suspicieux ! Le mot annulé me saute aux yeux ! No way ! Choquée, je vérifie sur mon compte KLM et, non, il n’y a pas d’erreurs. Je clique pour voir si je peux réserver à nouveau. Le report est possible mais pas avant le 1er Juillet! Cette information m’est malheureusement confirmée par le service client sur Twitter. What ? La panique à bord et le retour des larmes, eux, ne se font pas attendre ! Si je ne peux pas prendre l’avion à cette date comment vais-je faire ? 

mercredi 2 septembre 2020

Welkom terug in Frankrijk - Episode 2 : Bienvenue au Coronavirus !

Episode 2 : Bienvenue au Coronavirus !

Depuis début Février, chaque weekend, le vent et la pluie font le ménage sur le territoire néerlandais. La force des bourasques est telle que certains érudits participent à une course de vélo contre la tempête Ciara sur un pont-barrage appelé le Oosterscheldekering en Zélande : la NK Tegenwindfietsen. Bon courage pour la prononciation! Heureusement, la fin du mois approche et les conditions météorologiques vont en s’améliorant. Quelle bonne nouvelle ! La saison des carnavals tant attendue dans le sud des Pays-Bas va bientôt s’ouvrir ! 

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la NK Tegenwindfietsen

Au même moment, la météo pandémiologique, elle, se gâte. Nous suivons depuis fin Janvier l’actualité de près en espérant que l’épidemie développée sur le marché de Wuhan en Chine ne vienne pas faire des petits en Europe. Le nombre d’infections ne fait qu’augmenter. La situation est alarmante. Beaucoup de mesures de précautions sont prises par la Chine et ses pays voisins. Nous pouvions difficilement l’éviter, les premiers cas arrivent en Europe... 

Nos carnavals pourraient être l’endroit idéal pour que le COVID-19 se développe…  Sans surprise, une semaine plus tard, l’ensemble de nos amis fans de fête et de costumes sont, d’ailleurs, priés de rester confinés chez eux pendant deux semaines. Ma collègue Sophie en fait partie !

Ma collègue Sophie et ses amis au carnaval de Den Bosch

Suite à notre dernier échange, comme convenu, je reçois un email de mon futur employeur avec en pièce jointe une proposition d’embauche. Yes, yes, yes ! Les choses avancent dans le bon sens ! Les conditions demandées y sont toutes ! Ai-je le droit de me rejouir ou est-ce encore trop tôt ?! J’ai envie de sauter partout ! J’ai réussi !!! Ça y est, après un an de recherche, l’opportunité est là !  Wouhou !

Je prends mon téléphone pour partager la nouvelle avec Pierre-Jean. Je lui demande de vérifier que tout est correct. Sans trop tarder, je peux rédiger la lettre qui va bien pour confirmer que j’accepte le poste ! Youpi !

Une fois rentrée à l’appart, je me fais une séance de tapping (dédicace à mes amis volleyeurs) en mode saut de joie dans ma chambre. Apparemment, ça ne plait pas vraiment à la voisine du dessous mais je m’en fous!

Allongée sur mon lit, les idées se bousculent dans ma tête. J’ai du mal à fermer les yeux. Je pense déménagement, planification du voyage en vélo, préavis, soirée de départ, diners entre amis et démission de mon job actuel ! Il me reste six semaines pour organiser tout ça. Crazy !

Le lendemain matin, le réveil sonne. J’ai dû réussir à m’assoupir. Il est l’heure de se préparer. Je prends ma petite reine pour me rendre à la Millenium Tower. Comme à mon habitude, j’admire les bateaux naviguant sur l’IJ, les autres cyclistes devant moi et les passants tout au long du chemin tout en réfléchissant à d’autres choses. Ce matin, mon regard est différent. Bientôt, je ne serai plus là… Je passe une partie de ma ballade à essayer de me convaincre de tenir ma langue toute la journée au travail. Ce sera loin d’être simple. Je suis proche de pas mal de collègues… Je réfléchis au moment opportun pour informer Roderick, mon manager. N’ayant pas reçu de contrat, je décide d’attendre une bonne semaine avant de faire mon annonce ! Heureusement, ma copine Danielle est là pour les  séances d’explosion de joie en cachette! 

Une semaine plus tard, c’est décidé, ce sera aujourd’hui… J’ai assez attendu ! Je vais voir si Roderick est dans le coin. Par chance, il a le temps de discuter deux minutes. Nous nous dirigeons vers une salle de réunion disponible. Mon cœur bat la chamade. Je souffle un bon coup et finis par lâcher le morceau ! 1, 2, 3 et c’est parti ! La nouvelle est prise avec le sourire. Il est très content pour moi même s’il ne veut pas trop que je parte. Il s’attendait à ce que ça arrive un jour ! Je récupère quelques conseils au passage pour prévenir les RH. Ayant encore un peu de temps devant moi, je ne me presse pas pour lui envoyer ma lettre de démission. Les priorités du moment sont la planification du voyage en vélo, le déménagement et l’arrivée de mon frère à la fin de la semaine. 

Plus les jours passent et plus, je sens que Roderick n’est pas heureux avec ma nouvelle. Les remarques amères et froides à mon égard se multiplient. Je sens de la tension. Il me met la pression pour que je lui donne la lettre. Il ne sait pas qui pourra me remplacer et veut se dépêcher de recruter quelqu’un. Je suis un peu triste de le voir me parler de la sorte et me confie à ma collègue Els qui me rassure très vite. Ça lui passera ! 

Mars devait être le mois le plus chargé pour moi. Depuis la fin de l’année dernière, je travaille sur l’organisation de plus de 15 meetings durant la conférence SOT à Chicago ainsi que sur d’autres meetings prévus mi-mars. Compte-tenu de l’actualité, l’inquiétude s’installe. Les restrictions se mettent en place dans de plus en plus de pays. Je commence à recevoir des messages d’éditeurs anxieux, puis c’est au tour des organisateurs de SOT de nous contacter. Ils nous apportent la mauvaise nouvelle… Jusque-là, pas de surprise et c’est surement plus raisonnable. Je passe donc ma semaine à revenir en arrière et à espérer récupérer quelques pénis (Pour les esprits mal placés, il s’agit du pluriel du mot penny). Jagna, ma publisher m’amène des viennoiseries de la boulangerie française d’Amsterdam pour me guérir de la déception. Comme quoi, ça n’a pas que du mauvais ! J’arrive rapidement à prendre de la distance avec les événements et m’exécute. 

C’est au tour d’Elsevier de prendre ses propres mesures. On nous demande de rester chez nous le 12 Mars. Ils veulent tester leur système de sécurité en cas d’infection !

Mon frère et Jade sont là ! Olaya, ma coloc espagnole, est en voyage à Belgrade pour plusieurs jours. Je vais pouvoir souffler un peu et explorer d’autres endroits des Pays-Bas avec eux. Nous commençons d’ailleurs par visiter la région d’Alkmaar, ses villages pittoresques comme De Rijp, ses digues, ses moulins et leurs systèmes de vente aux enchères de légumes. Les jours qui suivent seront un peu plus classique : découverte d’Amsterdam, ses canaux, ses musées et sa nourriture locale ! Je suis heureuse de leur faire découvrir mon futur ancien chez-moi.

Croisière sur les canaux

Visite du Musée BroekerVeiling

La salle des enchères

Le parking à bateau

Le temps passe vite. Il est déjà l’heure pour eux de repartir. J’en profite pour leur donner quelques affaires. Par chance, ils décident de partir le jeudi 12 car le lendemain, le gouvernement nous annonce le début du confinement! Elsevier me demande de travailler de la maison jusqu’au 31 Mars, sous réserve de prolongation. Nous en saurons plus sur la suite le 28 Mars. Je me demande bien comment je vais faire pour ne pas voir mes collègues aussi longtemps… 

Oeuvre des agriculteurs du côté de Beemster 

Chaque jour, le nombre d’infections augmente. L’incertitude gagne du terrain. La situation dans certains pays européens devient critique. L’Italie et l’Espagne ont du mal à gérer la crise alors que le Portugal s’en tire plutôt bien. Ici, on nous demande d’éviter de sortir et respecter 1,5 m de distance sociale. Les écoles, bars, restaurants, musées et cinémas ferment leurs portes. Les magasins restreignent leurs horaires d’ouverture et des plages sont même réservées pour les personnes âgées. Ils s’équipent de gels hydro-alcooliques, de vitres en plexiglas, mettent des marquages au sol pour indiquer les directions et faire respecter les 1,5 m de distance… Les rayons de farine, pâtes, pain, papier toilette, etc. sont vides. Les gens paniquent. On ne sait pas pourquoi ! Le vélo devient le moyen de locomotion recommandé…

Modèle de carte réalisé durant le confinement
Un des Skype apéro!

 Les vidéos en ligne des italiens qui chantent à leur balcon et d’applaudissements des soignants sont à la une ! Internet devient le lieu principal de divertissement. Et oui, le virus du pangolin nous force à prendre des nouvelles habitudes. Ce n’est pas évident pour tout le monde. Moi, je trouve ça plutôt chouette. C’est l’opportunité de découvrir de nouvelles activités ou de faire des choses qu’on ne prend jamais le temps de faire. Je me mets aux cours de sport de Mathieu Coaching sportif, un ancien collègue de l’AS Poitiers, de quoi stimuler les endorphines. Avec Carly, je prends mon beau vélo pour partir faire de grandes ballades dans la campagne. Chaque semaine, nous prenons une grande bouffée d’air. Je teste des recettes de cuisine italienne comme la pizza ou le foccacia et à 2 en visio avec PJ, nous préparons nos diners. La nouvelle mode est au Skype apéro. C’est la méthode idéale pour discuter et rigoler avec les copains et les cousins ! Je travaille sur les étapes du voyage en vélo, l’acquisition du matériel et regarde les logements disponibles sur AirBnB.  La dernière idée de génie que j’aurais, sera de faire des albums photos retraçant mes 5 années aux Pays-Bas. Finalement, je ne m’ennuie pas. Je reprends même contact avec mes amies chinoises de la fac. Ça fait plaisir. 

Les balades en vélo avec Carly
dans le Beemster

Le magasin d’optique dans lequel travaille Olaya est fermé temporairement. Nous prenons l’habitude de cohabiter durant la journée. Elle aussi se créé de nouvelles passions comme l’origami. Je suis contente de pouvoir vivre cette expérience avec elle. Tout se fait facilement et naturellement. En revanche, notre présence continue à l’appart, nous créé un ennemi en dessous. Un jour, nous trouvons dans la boite aux lettres, un mot de la voisine du numéro 9. Ces quelques phrases illustrent parfaitement la délicatesse hollandaise! Apparemment, nous marchons comme des éléphants sur le sol avec nos pieds nus la plupart du temps! A côté de ça, le gérant du café d’en bas n’a pas l’air de nous en vouloir. Il nous donne à manger gratuitement pour écouler ses stocks !

Pizza et Foccacia bread made in confinement

Cette période est vraiment étrange ! S’habituer à cette incertitude permanente pose problème. Nous enchaînons les hauts et les bas à Piraeusplein 13… Les grand-parents de ma coloc ont peut-être été infecté par le virus… Son grand-père rentre à l’hôpital et sa grand-mère est isolée chez elle en attendant son retour. Il est difficile d’être loin de sa famille dans cette situation. De mon côté, j’envoie un email à mon futur employeur pour prendre la température… L’entreprise fonctionne au ralenti. Il y a trop d’imprévus à gérer. Ma date d’embauche est repoussée au 1er Juin. Je reçois cette nouvelle comme une grosse claque. Tous les plans s’écroulent… Je fonds en larmes…

mercredi 26 août 2020

Début de la saga: Welkom terug in Frankrijk : un retour version COVID-19 - Episode 1

Dans mon article précédent, je vous racontais les aventures de Gwendo et ses tentatives de retour au Royaume du pain, du vin, du saucisson et du fromage… Comme dans la plupart des contes, l’histoire se terminait sur une « happy ending » avec la signature d’une proposition d’embauche pour le 4 mai 2020.

La bonne nouvelle du jour, c’est que cet article se terminera également sur une note positive ; mais le format sera un peu différent cette fois… Est-ce que vous aimez les feuilletons de l’été ? Si oui, vous allez être servis avec ce feuilleton de la rentrée !

J’ai choisi de vous concocter quelques épisodes à « la plus belle la vie » pour retracer les péripéties de mon retour en France en mode COVID-19 ! Restez-bien assis sur votre canapé, ça va secouer ! (Bon, j’en fais peut-être un peu trop !)

Pour continuer dans l’originalité, j’ai décidé de reprendre la suite de l’histoire en commençant par la fin (du moins à ce jour)… Alors à vos écrans !


Welkom terug in Frankrijk : un retour version COVID-19 

Episode 1 : La signature

Nous sommes aujourd’hui le 28 Juillet 2020. Le soleil plane sur les monts du Forez. Depuis une dizaine de jours, le nombre de cas de Coronavirus a augmenté. A la radio, les discussions au sujet d’une deuxième vague s’enchainent. Le port du masque au sein des lieux publics extérieurs fait également débat. L’animateur annonce 13h30. Je mets vite mon assiette et mes couverts sales dans l’évier et quitte l’ancienne fermette du hameau de la Fouillouse. Au volant de ma petite clio grise, je descends ma colline, longeant quelques champs et de grandes maisons au crépi blanc cassé et au toit en tuiles rouges. Attention, ici à ne pas écraser les poules et le chien du voisin !

De villages en villages, je parcoure, à présent, la plaine forézienne. Le relief est resté derrière nous. J’admire d’en bas le mont d’Uzore, les prairies encore vertes, les bois touffus, les champs de foin et de blé déjà coupés. Dans les communes ou hameaux alentours, de jolies maisons en pierre locale suscitent ma curiosité. Les rues sont presque vides mais j’y croise quelques véhicules. Enfin, le plus long fleuve de France m’accueille dès mon arrivée à Balbigny. La jolie voix à l’accent anglosaxon de Google Maps résonne dans mon oreille : « in 500 meters, at the traffic light, turn left ». (Oui, j’ai gardé l’application en anglais car ça me fait beaucoup rire de l’entendre prononcer les noms des rues ou des villages français !) Elle me rappelle que je devrais tourner au feu à gauche pour rejoindre la nationale qui me mènera vers Roanne.

Les paysages sont de plus en plus vallonnés et arborés. De la route, j’aperçois les champs dorés qui ont été moissonnés quelques semaines auparavant. Les panneaux m’informent de la présence de pentes de 4-5%. Il devrait normalement être difficile de respecter la limitation de vitesse mais n’étant pas rassurée dans les descentes, je roule pied sur le frein, tel un escargot ! Je songe même à me mettre sur la voie des véhicules lents !  Les pentes se suivent et ne se ressemblent pas jusqu’à l’entrée de la ville. J’ai le temps de prendre confiance ! Je rencontre à nouveau la Loire et me dirige vers le boulevard de Valmy. Je me sens un peu perdue, je ne reconnais rien… Où le GPS m’emmène-t-il ? Oups, c’est sûrement parce que je me suis trompée. Google Maps recalcule l’itinéraire. Un clic à gauche, puis un autre clic à droite… Une longue et large route se profile avec de grands arbres de part et d’autre. Je reconnais les entrepôts de Michelin et de Nexter. Quelques secondes plus tard, je mets mon clignotant pour tourner à gauche, me voilà face à un immense bâtiment noir et blanc. La devanture a une architecture originale et asymétrique. Les ouvertures ne manquent pas. Derrière, un grand bâtiment noir.

Maisonhaute Logistics investit dans le sur-mesure

Je m’arrête devant l’interphone, sonne et me présente : « Gwendoline Pointereau, j’ai rendez-vous avec M. Maisonhaute à 14h30 ». Une voix douce et féminine me répond sur un ton ferme : « Oui, entrez s’il-vous-plait et n’oubliez pas de vous présenter à l’accueil ». La barrière se lève… Je laisse ma voiture sur le parking visiteur et comme suggéré, je marche à une allure rapide et crispée vers l’accueil.

Les deux pieds devant la porte, je regarde la feuille de papier scotchée sur la vitre. La mention « accueil temporaire » suivi d’une flèche et du mot « Tirez » y sont inscrits. J’amène la porte vers moi puis passe mon nez à l’intérieur. Les locaux sont propres et modernes.

J’aperçois une petite dame à lunettes résolue à m’accueillir. Mesure anti-COVID oblige, face à la vitre en plexi-glace, je donne nom et prénom. «Vous venez de la part de quelle société ?», me dit-elle.  Je rigole dans mes moustaches et lui répond aucune. A l’aide de ma carte d’identité que je retourne vers elle, elle m’inscrit au registre des visiteurs. Toutes les formalités sont maintenant remplies, elle peut m’accompagner au bureau de M. Maisonhaute. Nous montons ensemble les marches vers le premier étage. Son bureau est à droite ! « Bonjour, bonjour ! Je suis votre rendez-vous ! ». Je vous laisse imaginer cette scène en version plus formelle !

Pas de serrage de main… Nous nous saluons tout en respectant les gestes barrières. Il m’invite à m’asseoir à la table à côté de son bureau. Nous échangeons quelques mots et passons directement à la relecture du contrat. L’ensemble correspond avec ce qui était convenu. Je n’ai pas envie de partir en courant. C’est bon signe ! Crayon en main, le moment des signatures est enfin arrivé. Youpiiii ! Le sourire s’affiche sur nos lèvres. Mes épaules se relâchent et mes mains moites ne sont plus contractées. Je retiens ma joie ! Cela fait plusieurs mois que j’attends ce moment… Les craintes liées à une seconde vague viennent de s’envoler !

Nous ne tardons pas à parler du déroulement des premiers mois… Au programme, compréhension du fonctionnement de l’entreprise puis analyse de l’existant en communication, marketing voire commercial grâce à des entretiens avec les différentes équipes et aux explications du chef ! Nous ne perdons pas une minute et filons dans les bureaux de mes futurs collègues pour la séance de présentation.

Au premier étage : comptabilité et administration et quelques marches plus bas se trouvent les services de gestion des transports et de l’affrètement, le service commercial, la comptabilité pour la logistique et le transport ainsi que l’accueil. Les employés ont l’air sympathique, sont détendus et concentrés à ce qu’ils font. Ayant entendu le discours de la parité homme/femme souvent chez Elsevier, je ne peux m’empêcher de remarquer que certains services ne sont composés que de femmes et d’autres que d’hommes !

Cerise sur le gâteau, on me montre mon futur bureau ! Fini l’open space et le flex-desk, je vais pouvoir penser à une déco personnalisée avec les photos de mon futur chien ! lol !

En chemin vers les milliers de m2 de stockage, nous passons par la salle de pause. Un bel espace a été aménagé pour le partage des blagues pourries et des nouvelles de la journée! La cantine, ce sera moi ! Bonne nouvelle !

Ensuite, je découvre les longues et hautes allées remplies de marchandises diverses et variées du local à température ambiante. Des lettres, des chiffres et des codes-barres sont affichés un peu partout. Plusieurs employés sont là pour remplir les camions au volant de chariots élévateurs et de transpalettes. Portes après portes, nous arrivons dans le local réfrigéré caché derrière. Une petite pensée pour la chocolaterie…  alors qu’on me demande de mettre une charlotte noire cette fois-ci. Nous sommes dans la section agroalimentaire. Ici aussi, je retrouve des étagères très hautes où de nombreux produits sont rangés par marque et catégorie. Je fais même connaissance avec le coin des palettes perdues !

Nous prenons maintenant le chemin de l’accueil, là où nous conclurons la visite. C’est l’heure du départ et je peux à présent dire à cette dame que je ferai partie de son entreprise à partir du 1er Septembre ! Hihi.

Je repars légère et avec l’envie de revenir prochainement pour commencer cette nouvelle aventure professionnelle ! Danielle, une petite danse des indiennes ? Ça s’impose !

Comme vous l’aurez compris, je suis bien rentrée mais… Pourquoi exprimer tant de joie ? Pourquoi parlons-nous du 1er Septembre et pas du 4 mai ? Y aurait-il eu des changements ? Peut-être parce qu’avant de trouver la lumière au bout du tunnel, les embûches ont été nombreuses … Pour les démasquer, suivez bien l’actualité de mon blog ! Le prochain épisode y sera partagé très prochainement ! Yeepee, un peu de suspense !

mardi 3 mars 2020

L'heure du retour en France a sonné!



Depuis un an, mon quotidien a changé progressivement. Chaque matin, 7h30, le réveil sonne, j’ouvre les yeux et c'est parti pour une nouvelle journée. Je mets la bouilloire en route, coupe mon orange et une fois que tout est sur la table, j'ai rendez-vous avec ma boîte mail. Ainsi, je parcours l'ensemble des messages envoyés par mes nouveaux amis Linkedin, RhoneAlpesJobs et Indeed. Suspense... Vais-je trouver dans ces longues listes un poste qui m’inspire…

La journée avance. Les yeux fixés sur mon écran, je pars à la recherche d’information sur cette entreprise qui pourrait peut-être me convenir ou cette entreprise qui propose un job intéressant. Une heure plus tard, à la maison, je liste les points clés de l’annonce et les placent dans mon CV et dans ma lettre de motivation. Ils sont prêts… En un clic, envoyés !

Ensuite, pour imager une expression anglaise que j'aime bien, feel butterflies in your stomach signifiant avoir des noeuds dans l'estomac, des papillons viennent danser de joie et d’impatience dans mon ventre. « Vivement la réponse ! » Il devient presque impossible de ne pas regarder mes emails et mon téléphone régulièrement ! Le mot patience vient à point !

Un soir en rentrant, je décide de me préparer des cookies... Les mains recouvertes de pâte, j’entends mon téléphone vibrer. Oh ! Un appel d'un numéro en + 33, la France... Je passe vite mes mains sous l’eau dans l'espoir de décrocher à temps.

Ouf c'est bon!
-          Allo, bonsoir... G******* M**********, le dirigeant du Groupe de transport et de logistique M********** basé à Roanne.
Je me rappelle avoir envoyé une candidature via Indeed…
Je vous appelle pour donner suite à la candidature que vous nous avez envoyé pour le poste d'Assistante Administration des Ventes et Marketing. J'ai décidé de diviser ce poste en deux et je vous ai retenu pour la partie marketing. Pourrions-nous nous rencontrer ?

Quelques minutes plus tard, un rendez-vous est callé... Cependant la description du poste n'est pas totalement claire…

Quinze jours passent... c'est l'heure du rendez-vous ! Ma demande d’informations est restée sans réponse mais je décide d’y aller malgré tout.

Pierre-Jean et moi, nous arrivons devant ces mètres carrés de bâtiments gris anthracite tout beau tout neuf. C’est plutôt impressionnant…

Quelques minutes plus tard me voilà à l’intérieur… Je monte les escaliers vers la salle de réunion et m’installe confortablement. Chacun venu avec notre batterie de questions, l'échange commence…

Je me sens à l'aise. J’obtiens les informations que je souhaite…
L’avenir est prometteur… et donc l’entreprise a besoin de quelqu’un pour structurer le marketing et la communication. Tout est à créer… Un beau challenge qui me séduit.  

L'entretien terminé, le directeur me raccompagne jusqu’à la porte d’entrée. Le mot de la fin sera « à la semaine prochaine » (pour la réponse) !

Je prends une bouffée d'air dehors en attendant mon chauffeur... Il respire la satisfaction et l’excitation. Quelques doutes s’installent malgré tout.

Pas le temps de se poser trop de questions car un autre entretien m’attend le lundi matin avec le Syndicat de la Fourme de Montbrison, l’entretien pour le parfait gourmand ! La meilleure préparation : manger du fromage tout le weekend ! Jusque là tout va bien ! Tout se passe bien mais les administrateurs semblent vouloir travailler avec un ingénieur agronome. Affaire à suivre...

Après ce petit séjour spécial entretien, c'est l'heure de monter dans l'avion et de rejoindre le pays du vélo. Le mercredi, retour au bureau...

Au moment de midi, je reçois un appel. Le numéro contient l'index 33 mais c’est un numéro des Pays-Bas, de la pub... Un peu plus tard dans l’après-midi rebelote. Sauf que cette fois-ci, c’est bien un appel de la France. Vite, vite, une salle de libre !

-          Bonjour, G******* M**********, Je vous appelle suite à l'entretien que nous avons eu la semaine dernière. Tout d'abord, je souhaitais vous remercier de vous être rendue disponible un samedi.
Le stress monte.
Il semble que vous remplissez une bonne partie des critères par rapport à ce que nous recherchons... 
Et monte encore plus. J'attends le mais...
et je voudrais donc vous offrir le poste...
Wow, wow, la joie monte mais je la contiens.
A vrai dire, je voudrais vous offrir encore mieux : le poste de Responsable Marketing et Communication
WOW ! J'en reviens pas.
Je vais vous envoyer une proposition d'embauche par email et vous me direz si cela vous convient.
SUPER, SUPER, quoi dire d'autres.
-          J'attends la proposition avec impatience.

Après avoir passé plusieurs jours à réfléchir à ce que j’allais faire et à regarder mes emails toutes les cinq minutes dans l'espoir de recevoir cette fameuse offre, finalement la voilà ! Quelle belle surprise ! On m'offre exactement ce que j'ai demandé. Comment refuser !

La joie m’envahit ! Je tape des pieds, j’ai envie de sauter partout… Waouh ! Le sourire ne part plus de mon visage. J’écris à Danielle, une de mes collègues françaises pour lui annoncer la nouvelle. Ni une ni deux, nous nous retrouvons au rez-de chaussée du batiment. Et là, la danse de la joie commence ! C'est la fête! J'y suis arrivée, je n’y crois pas! Et dire que j’imagine le moment où je vais donner ma démission depuis quelques temps et qu’à présent, je peux vraiment le faire ! Comme dirait ma collègue Marianna: unbelievable !

La prise de poste est programmée pour le 4 mai. Voilà une date qu’elle est bonne. Elle va me permettre de réaliser un autre projet : le projet de rentrer en France en vélo! Je rêve d’une escapade cyclotouriste depuis plus d’un an. Ce départ semble l’occasion parfaite pour une première expérience. Après le week-end de Pâques, à nous, les pistes cyclables européennes et beaucoup de découvertes !

Bref, plus que six semaines à passer à Amsterdam, un déménagement et un voyage à organiser… Comment dire : elles vont passer vite…

Suite au prochain épisode !