mardi 5 juillet 2016

Déjà plus d'un an aux Pays-Bas...

Déjà plus d’un an... C'est fou comme le temps passe vite. L'année dernière à cette époque, j’étais sur le point de commencer mon premier job aux Pays-Bas. Une nouvelle vie était à construire : trouver un logement, se faire de nouveaux amis, s’adapter à une nouvelle culture,… Bref, se créer une nouvelle routine dans une nouvelle ville, un nouveau pays…

Le chemin vers la victoire m’a conduit à vivre des expériences très variées depuis mon arrivée en Avril 2015 : le passage d’une vie londonienne stable à une vie nomade en pleine cambrousse néerlandaise : allant de Workaway en Workaway avec seulement une valise et un sac sur le dos. Heureusement, j’ai fini par poser mes bagages… Ils devenaient un peu lourds !

Me voilà à présent bien installée dans le sud-ouest d’Amsterdam après un court passage à Lelystad. Tous les matins, comme la plupart des néerlandais, je prends maintenant ma bicyclette pour aller bosser chez Elsevier (sans ma baguette, mon béret et mon collier d’ail, je précise)... Chaque week-end, j’arpente les canaux amstellodamois avec mes amis. Bref, je crois que je commence à être bien intégrée!!!

Mon arrivée à Amsterdam n’a pas été de tout repos. Je me suis vite sentie dépassée que ce soit par les formalités administratives à régler ou par la recherche de logement. Il m’a fallu du temps pour m’adapter à ce nouveau train de vie, bien loin de celui de la jungle londonienne. Je ne savais d’ailleurs pas vraiment par où commencer concernant la gestion de mon temps libre… L'instabilité liée à mon emploi, la nostalgie des bons moments passés à Londres et en France, plus le désir de tester de nouvelles choses faisaient que j'avais envie de tout et de rien. Avec le temps, les choses sont finalement venues d’elles-mêmes.

Je suis bien contente d'être arrivée fin Avril car ici l’hiver est une période plutôt calme voire déprimante. Néanmoins, au premier rayon de soleil, c’est toute une autre histoire : la vie reprend de plus belle ! Bref, les gens aiment user de cette saison froide pour passer de bons moments en famille… Disons que ce fut une bonne occasion de prendre du temps pour soi, faire des choses qu’on ne prend jamais le temps de faire comme les loisirs créatifs par exemple mais aussi de passer davantage de temps avec mes colocs et apprendre à les connaître.

En effet, ici aussi, on ne passe pas outre la vie en colocation, toujours pour des raisons financières même si la vie est relativement moins chère qu’à Londres. L’autre problème principal est l’espace. Et oui, il faut se serrer car il y a plus de gens au mètre carré que d’habitations. Cela entraîne d’ailleurs tout un commerce. Les propriétaires, les agences immobilières et les sites internet n’ont pas trop de soucis à se faire. Attention aux arnaques par contre !

Le meilleur moyen de dénicher la perle rare est incontestablement le réseau… Dans mon cas, c’est le boulot qui m’a mené à trouver le bon filon. Une de mes collègues de travail m’a contacté suite à la publication d’une annonce sur le site intranet de mon entreprise et m’a mis en contact avec sa copine qui cherchait une coloc. Voilà comment après avoir passé la plupart de mes soirées pendant deux mois sur Kamernet (un site internet dédié à la recherche de colocation plus pour étudiant), Marktplaatz (le bon coin néerlandais), Funda (un site internet dédié à la recherche d’appart) ou encore des groupes Facebook, j’ai trouvé mon nouveau chez-moi.  Cela n’a pas mis longtemps pour que je m’installe : trois jours après ma première visite, j’emménageai ! Il faut savoir saisir les occasions !

La coloc s’avère être un très bon moyen pour faire des connaissances. Cela m’a permis de rencontrer Christine (une allemande de 48 ans, freelance), Luke (un singapourien, architecte de 32 ans) et Hilda (une vénézuélienne de 35 ans, chef pâtissier). Ils m’ont tous accueilli à bras ouverts et c’est vrai qu’on est maintenant devenu comme une petite famille avec notre calendrier pour le ménage !

Sortie entre coloc pour mon anniv!

Je vis donc dans une maison située au sud-ouest d’Amsterdam, dans un quartier résidentiel appelé Nieuw Sloten, un quartier qui n’a rien à voir avec le centre historique d’Amsterdam mais qui est assez calme et sympathique ! Il me faut seulement 20 min pour me rendre au travail à vélo. Parfait quoi ! J’avoue que pour mon confort perso, j’aimerai partager un appartement avec seulement une personne. Qui sait de quoi le futur sera fait :)

Une fois, le logement trouvé, il fallait trouver de quoi s’occuper et donc se créer un cercle d’amis. Le niveau était élevé compte-tenu des rencontres extraordinaires que j’avais faites à Londres et qui m’ont fait plus d’une fois regretter mon départ… mais après plusieurs mois, avec une dose de Meetup, une pincée de Facebook, une poignée d’amis d'amis, une cuillère à café de travail, trois Workaways, un litre de réseaux de français sur Linkedin et 10g de bénévolat sur le tour de France, la mission était accomplie.

En effet, lors de mon arrivée à Amsterdam, j’ai commencé par me rendre à des événements Meetup : paintball, photographie ou encore découverte des Pays-Bas. Chaque fois, je rencontrais une ou deux personnes sympas et restais en contact avec…

Par hasard, je suis tombée sur un message Facebook de Camille, une française qui venait d’arriver à Amsterdam et souhaitait organiser un pique-nique à Westerpark. J’ai répondu à son message même si je ne pouvais pas m’y rendre. Deux semaines plus tard, elle m’invitait à rejoindre ses amis pour une soirée et voilà comment j’ai rejoint le groupe des Picknickers de Westerpark et comment chaque weekend nous nous donnons rendez-vous pour faire des pique-niques, des après-midi jeux de société chez les uns ou les autres et découvrir la ville et ses bonnes adresses.


Premier pique-nique avec le groupe

Ensuite, par l’intermédiaire de Tina, j’ai fait la connaissance de ma première amie néerlandaise : Lilian, une copine de sa sœur. Nous sommes arrivées au même moment à Amsterdam et avons même entrepris de trouver une coloc ensemble. Durant les six derniers mois, nous avons préparé ensemble un semi-marathon, un projet qui nous a bien rapprochées.

Autrement, le travail est toujours un bon moyen de rencontrer du monde. Elsevier organise aussi régulièrement des « borrels » (pots) entre jeunes de l’entreprise afin de faciliter l’intégration et la cohésion en son sein. Nous pouvons aussi participer à différents manifestations sportives : course à pied ou tournoi de football par exemple. On ajoute à ça les cours de yoga et autres activités proposées. Nous avons aussi formé un groupe de français au sein de l’entreprise. Nous déjeunons ensemble chaque mercredi et allons de temps en temps au resto. Ça fait du bien de partager ensemble nos frustrations ! Comme vous le voyez, les opportunités ne manquent pas! Je commence à avoir des gens sur qui compter. Ça fait du bien car ça m’a beaucoup manqué au début.

A côté de cela, ça a aussi du bon de découvrir un pays seule. Ce n’est pas Lucie, mon ancienne collègue/coloc et très bonne amie, bloggeuse de voyage (https://www.facebook.com/groups/voyagersoloautourdumonde) qui me contredira. Durant l’hiver, j’ai ressenti le besoin de sortir de chez moi et d’aller découvrir d’autres contrées. Une des choses que j'adore en étant à l'étranger, c'est de vivre dans un pays et à la fois de s’y sentir comme une touriste. C'est un peu les vacances toute l'année ! Ces expéditions en solo nous rendent plus faciles d'approche et nous encouragent à aller vers les gens. Au final, on se retrouve à faire des rencontres surprenantes simplement en osant poser une question. C’est ainsi que j’ai rencontré l’organisatrice du festival connu de Deventer dédié à Charles Dickens par exemple.

Ci-dessous vous verrez une carte des endroits, que j’ai eu l’occasion d’explorer depuis mon arrivée, accompagnée de photos par région.

Noord-Holland
Utrecht

Gelderland


OverIjssel


Amsterdam


Bref, ces excursions m’ont permis de creuser un peu plus les concepts du sabot en bois, du gérant de moulins et du dealer de drogues… Le patrimoine néerlandais regorge de ressources liées à la seconde guerre mondiale, à l’art du design, la peinture hollandaise et à l’environnement incluant la gestion de l'eau. Son histoire a forgé le mode de vie de ce pays et le caractère de sa population.

Des origines françaises et un séjour de quatre ans en Angleterre permettent de comprendre ces différences. Partir m’a permis de réaliser à quel point le mode de pensée britannique s’est ancré en moi. A l’heure actuelle, mon cerveau a un peu de mal à s’y retrouver ! Culture anglaise, culture néerlandaise, culture française ??? A quoi se référer ? Le plus intéressant dans tout ça, c’est que ces façons de fonctionner sont parfois opposées. Exemple… Les néerlandais sont beaucoup plus ouverts et plus directs que nos amis anglais qui ont toujours peur de froisser l'autre et préfèrent rester polis. I am sorry, I am sorry !

Les anglais et les néerlandais n’aiment ni les uns ni les autres le conflit mais ne le gèrent pas de la même façon. En Angleterre, on tourne autour du pot, histoire de faire passer un message de manière plus soft. J’espère que vous avez le temps ! Pour les néerlandais, le mot d’ordre est la franchise. Elle est vue comme un moyen efficace de régler les problèmes. J’avouerai qu’elle me pose parfois problème car les néerlandais n’y vont pas toujours avec le dos de la cuillère ! A ce moment, il faut essayer de se rappeler qu’ils font ça pour nous aider !!!

Au travail, par exemple, ils ne sont pas comme nous français qui avant d’aller poser des questions, essayons de trouver la réponse par nous-même. Tout est dans l’efficacité : si quelque chose n’est pas clair, il faut demander des explications sans attendre. Les décisions sont prises rapidement. Qu’on se trompe ou pas, ça n’a pas d’importance. Pas le temps de trop cogiter. Malheureusement, ce n’est pas toujours gage de qualité…

Quand on parle efficacité, on parle aussi de bénéfices… Les néerlandais sont réputés pour être des businessmen. Le pays étant petit, il fallait bien convaincre les voisins européens d’acheter le bon poisson néerlandais pour enrichir son économie. Cette qualité est ancrée dans les gènes. Je me rappellerais toujours de la partie de Monopoly jouée avec des néerlandais. Pour sûr, ils sont durs en négociation! En France, nous nous contentons de vendre nos maisons ou terrains au prix inscrit sur la carte voire un peu plus. Eh bien, ici, on se dit pourquoi pas doubler ou tripler le prix après tout. Attention parce que les arguments ne manquent pas ! Je n’ai également jamais vu de gens autant à l’affût de la gratuité, de la moindre offre sur Internet ou encore qui, chaque midi, choisissent leur nourriture en fonction du prix, à part s’ils cherchent à économiser pour des raisons précises. Peu importe ce qu’on mange après tout ! Si c’est gratuit, c’est forcément bon ! Bref, je ne comprends pas vraiment cette façon de penser qui rend parfois assez égoïste.

Parlant d’opinion, les néerlandais aiment le jeu de la contradiction car partager son point de vue est signe d’intelligence.

A ce sujet, ils sont assez impressionnants au niveau linguistique. Leur niveau d’anglais est incroyable. Merci la télévision ! Ils n’ont pas la chance comme nous les « frenchies » de traduire l’ensemble des films étrangers. (Au moins, quand je vais au ciné ici, je peux même voir des films en français !) C’est pour cette raison qu’ils parlent un anglais à dominante américaine. De plus, beaucoup d’entreprises américaines sont venues s’installer au Pays-Bas pour tester leurs produits compte-tenu de la concentration de population en un si petit espace et de sa mixité.

Ces arguments justifient le manque de motivation à apprendre la langue locale. Premièrement, les néerlandais sont les premiers à penser que c’est inutile. Deuxièmement, ils aiment pratiquer les langues étrangères donc dès qu’ils entendent un petit accent, ils se mettent à vous parler dans votre langue. Quel soulagement pour mon père quand il est venu de pouvoir s’adresser aux gens directement en français et d’obtenir une réponse en français !
Malgré tout, depuis que je suis ici, j’ai quand même pu enrichir mon vocabulaire ! Voici les mots indispensables à connaître : gezellig : génial, un mot très utilisé qui n’est traduisible qu’en néerlandais, borrel : pot où les gens se retrouvent ; le vrijmibo : after-work du vendredi ou encore tous ces mots liés à la gastronomie néerlandaise : bitterballen, haring, kroquette, stampot, j’en passe et des meilleurs !


La fameuse Appeltaart : dessert préféré des néerlandais

Toutefois, certains néerlandais sont assez xénophobes. J’en ai eu plusieurs fois la preuve grâce à mon chef. Eh oui, un peu bizarre quand on bosse dans une entreprise internationale. Je crois qu’il a compris au bout de quelques mois qu’il fallait mieux garder ses idées pour lui ! On m’a aussi questionné plusieurs fois sur le fait que les français ne parlent pas vraiment anglais. On m’appelle souvent au secours au boulot d’ailleurs ! La taille du pays est mon principal argument. La France s’améliore de ce point de vue de toute façon.

En revanche, ils sont loins de nous concurrencer en termes de convivialité et d’hospitalité. Même si ils aiment se retrouver autour d’une ou plusieurs bonnes bières, ils gardent ce côté nordique assez froid et donc moins accueillant. Par exemple, si vous êtes invités à un anniversaire, un conseil, mangez avant car seuls des boissons et des accessoires de grignotage vous seront offerts. Ne vous rendez pas chez quelqu’un à l’improviste car la spontanéité ici comme en Allemagne, ça ne se fait pas. Mes collègues français se moquent, d’ailleurs, beaucoup des néerlandais et de leurs agendas ! Tout doit être planifié bien à l’avance.

Comme je le disais plus haut, ce sont des gens très ouverts, pour qui les tabous n’existent pas. Par exemple, ils parlent ouvertement de leur sexualité. Les différences sociales ou hiérarchiques ne sont pas mises en évidence. N’importe qui prend son vélo pour aller au travail même les chefs en costard ! Après tout, sous la pluie, on est tous égaux ; on finit tous trempés ! Au boulot, quel que soit notre position au sein de l’entreprise, chacun a le droit de raconter ce qu’il veut à qui il veut. Je trouve que c’est une bonne chose. Ça rend les gens plus à l’aise.

Comme vous le voyez, en plus d’un an, j’en aurais apprises des choses ! Je ne regrette pas mon choix même si il était risqué et qu’au départ, j’ai eu besoin de beaucoup d’énergie pour me familiariser à toute cette nouveauté. J’encourage toute personne à se lancer. Comme qui dirait, on n’a qu’une vie et on ne sait pas de quoi demain serait fait donc il faut suivre ses envies. Si on le veut, on peut se donner les moyens de réussir. J’avouerai tout de même que le soutien de mes amis et de ma famille m’ont bien aidé à avancer. Partager aventures et tourments fait beaucoup de bien surtout au départ quand on connaît peu de monde. Un grand merci à tous ceux qui ont été là pour moi.

Woop, woop dans les champs de Jacynthes!

Je suis souvent questionnée par rapport à l’avenir… Quels sont mes projets ? A vrai dire, je vis au jour le jour à présent… J’essaye de profiter de chaque instant. Malgré tout, j’ai quelques souhaits. J’aimerai bien trouver un boulot qui me corresponde davantage. C’est une des raisons qui me fait hésiter concernant l’apprentissage du néerlandais… A l’heure actuelle, mes opportunités de carrière aux Pays-Bas sont réduites mais apprendre une langue prend du temps. Ne serait-ce pas plus utile d’apprendre une langue plus parlée en Europe comme l’allemand ou l’espagnol ou l’italien… Bonne question !

Niveau logement, je me sens bien où je suis mais aimerai probablement trouver une coloc plus petite. L’idéal pour moi serait d’avoir mon chez-moi mais dans une grande ville comme Amsterdam, les prix sont trop élevés pour ça.

La grande question est toujours de savoir si j’ai envie de me construire une vie dans un pays qui n’est pas le mien… Je n’en ressens pas l’envie actuellement même si j’apprécie la vie que j’y mène et ressens l’envie de poursuivre l’aventure... J’imagine que cela fait partie des éternelles questions qu’un expatrié se pose…

Qui vivra verra!

samedi 7 mai 2016

Trouver un emploi aux Pays-Bas

A travers cet article, je souhaite partager avec vous mes démarches en termes de recherche d'emploi aux Pays-Bas et pourquoi pas obtenir votre opinion sur le sujet car vous auriez peut être procédé différemment et pourriez nous donner de nouvelles idées. Voici le récit de mon histoire...

Comme vous le savez, j'ai débuté mon aventure par de courts séjours chez des habitants locaux, à travailler quelques heures par jour en échange du logement et de la nourriture: un bon moyen d'économiser de l'argent, de se familiariser avec la culture et de pouvoir rechercher un emploi en même temps.

Avant que je parte à l'aventure, certains me disaient que c'était très risqué de partir sans avoir trouvé d'emploi et se demandaient mais comment vas-tu faire pour trouver du travail?

Certes, la recherche d'emploi se fait en grande partie grâce à son réseau, aux Pays-Bas comme ailleurs. Evidemment, de ce point de vue, mon projet commençait mal... meme si mon entourage a essayé de m'aider en me mettant en contact avec certaines de leurs connaissances.

Suite à mon arrivée, certaines personnes que j'ai rencontrées ont été franches avec moi et m'ont dit que c'était la crise ici et que les gens avaient du mal à trouver un emploi. J'ai pu, en effet, discuter avec des gens qui ont du mettre en vente leur maison à cause de cette situation économique... Un début pas très encourageant, vous me direz...

Malgré tout, je suis restée positive car je pense que ce n'est pas en étant négatif qu'on avance dans la vie... Il faut bien essayer, se donner les moyens et surtout rester fixé sur son objectif... Bien entendu, cela n'a pas été facile tous les jours d'encaisser les réponses négatives... mais au final, je n'avais besoin que d'une seule réponse positive...

J'ai poursuivi mes recherches en tenant compte des conseils des locaux et de mes propres expériences. Petit à petit, je me suis appropriée le marché du travail néerlandais. J'ai d'ailleurs choisi d'utiliser différents canaux pour booster ma recherche.

En amont, je m'étais beaucoup documentée sur la recherche d'emploi aux Pays-Bas notamment via le site Iam Expat. De cette façon, j'étais rentrée en contact avec différentes associations aidant les français à trouver un emploi ici comme Avenir Emploi. Je me suis rendue à un de leur café CV. Le principe est de se retrouver dans un café et de discuter des CV de chacun et obtenir des conseils pour l'améliorer. Ce jour là, le DRH de Booking.com était aussi là pour nous donner des conseils. Cette rencontre m'a apporté beaucoup d'informations sur le marché actuel, les attentes des entreprises néerlandaises (questionnement davantage sur les expériences et qualités qui en ressortent par exemple), vers quelles entreprises me diriger, etc... A côté de cela, j'avais aussi récupéré une liste des filiales françaises basées aux Pays-Bas auprès de la chambre du commerce et de l'industrie. Ainsi, je pouvais régulièrement consulter les sites internet des entreprises que j'avais sélectionnées. C'est le meilleur endroit pour dénicher des perles même si elles sont rares.

J'ai passé également pas mal de temps sur des sites internet dédié à l'emploi ou d'agences de recrutement où des annonces sont régulièrement postées par des entreprises comme LinkedIn, Monsterboard, Indeed ou encore Randstad. J'ai rejoint un groupe sur LinkedIn appelé Work in the City (Amsterdam) créé par des françaises: une bonne source d'information et de contacts. Certains groupes Facebook partagent aussi des offres d'emploi... Bien entendu, dans tout ça, il faut savoir trier.

Après quelques semaines de recherche, ma grosse question était l'importance de la maîtrise du néerlandais dans la recherche d'emploi. Bien entendu, cela augmenterait le nombre d'opportunités mais une langue ne s'apprend en deux jours. Chaque jour, en plus du travail pour mon hôte, j'essayais de consacrer du temps à ma recherche d'emploi et à l'apprentissage de la langue locale.

Ma seconde question était: dois-je revoir mes ambitions à la baisse et plutôt penser à trouver un travail afin de mettre un pied dans une entreprise, pouvoir s'installer et ensuite évoluer?

A la mi-juin, j'ai pu sentir un peu plus de mouvement, plus d'appels venant d'entreprises ou d'agences, des entretiens téléphoniques... et au final suite à une candidature pour un job d'été chez Elsevier, Randstad m'a appelé pour me proposer un job différent... Ils m'ont fait passer un premier entretien téléphonique puis j'ai reçu ma première invitation à passer un second entretien en face à face dans l'entreprise.

Petite anecdote... Lorsque je suis arrivée au siège de l'entreprise à Amsterdam, j'ai eu la bonne surprise de découvrir que j'allais passer mon entretien au 22e étage. Le vertige est le premier sujet que mon chef a abordé car il avait peur du vide. Pas de bol parce que moi aussi... ça commence bien, on avait au moins une chose en commun! Mon entretien a donc pris des tournures un peu différentes... L'objectif était de rester focalisée!!!

Autrement, pas trop de surprises, comme on me l'avait dit les questions étaient basées sur mon expérience.  On m'a demandé par exemple de prouver que je disposais de chacune des compétences requises pour cet emploi et quel était le lien entre mes précédents emplois et celui-là...

Quelques jours après mon anniversaire, Randstad m'a appelé pour m'annoncer une bonne nouvelle: mon cadeau d'anniversaire était arrivé; je venais de décrocher le job. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse d'obtenir un emploi! On a bien fêté ça avec Erna! La question était ensuite de savoir si j'allais pouvoir survivre au 22e étage! ça sert à quoi d'aller dans un pays 100% plat pour se retrouver à bosser en hauteur!!!

Bref, je dois dire que Randstad est l'agence qui a été la plus efficace. Je conseille vraiment aux gens de s'y inscrire. Ils sont en contact avec de nombreuses entreprises. Comme en France, les entreprises aiment passer par l'intérim avant de recruter directement leurs employés. Elles sont aussi réticentes à donner directement de long contrats. Pour cette raison, j'ai commencé avec des contrats de trois mois avant d'obtenir un contrat de six mois avec Elsevier.

Pour info, Elsevier (Reed Elsevier Group) est une des plus grandes maisons d'édition de littérature scientifique et médicale d'origine néerlandaise. Mon entreprise à Londres travaillait en collaboration avec eux. Ils géraient la vente et le marketing des ouvrages. Cette fois, c'est un poste d'assistante d'édition au département des journaux en sciences, technologies et médecine qui m'a été offert. Ce poste est très différent de mon précédent emploi mais demande le même genre de qualités. La communication se fait essentiellement en anglais. Je n'aurais même pas besoin du français pour le coup. L'entreprise est basée à 5 min à pied de la station Amsterdam Sloterdijk, dans le nord-ouest d'Amsterdam.

On m'a proposé de commencer le 6 Juillet. Cette date de début collait parfaitement à mon emploi du temps puisque je devais terminer mon bénévolat sur le Tour de France le 5.

A partir de cette date, j'allais officiellement pouvoir m'installer en Hollande... Comme quoi l'association Workaway et recherche d'emploi aura été la combinaison gagnante pour moi. Elle m'a permis de rencontrer des personnes vraiment sympas, de découvrir des régions peu connues, me familiariser avec la culture néerlandaise et aussi de me sentir utile et valorisée par mon travail, un sentiment difficile à avoir lorsqu'on se concentre à 100% sur sa recherche d'emploi.

Que pensez-vous de tout ça? Comment auriez-vous procéder? J'ai hâte de recevoir vos commentaires.

mercredi 16 mars 2016

Mon experience "Tourmaker" !

Après l’aventure Workaway, voici le récit d'une nouvelle expérience bénévole... dans les coulisses du Départ du Tour de France à Utrecht.

Nintje, la mascotte d'Utrecht donne le feu vert pour le Grand Départ


Avant de partir de Londres, j'avais déjà essayé de prendre contact avec les organisateurs mais malheureusement ma demande n'avait eu aucun succès... Par chance, lors de mon arrivée à Utrecht, mes hôtes du AirBnB m'ont conseillé de postuler à nouveau mais cette fois-ci avec leur adresse. Comme par magie, quelques semaines plus tard, la ville d'Utrecht m'offrait l'opportunité de participer à cet évènement en tant que bénévole pendant dix jours; l’occasion parfaite de mêler ma passion pour le sport à la découverte du pays et surtout de pratiquer/améliorer mon néerlandais!

Dans l’histoire, mon hôte AirBnB aura tout gagné grâce à cette suggestion car je suis finalement retournée chez eux durant toute cette période. J’avouerai que cette option était également tout bénef pour moi car trouver un logement durant le Tour ne s’annonçait pas vraiment être une tâche facile...

En attendant le début des festivités, plusieurs communications m’ont alors été envoyées à titre d’information et afin de définir mon rôle et mon emploi du temps. Aucune version en anglais n’était disponible… Heureusement, mes hôtes Workaway m'ont bien aidé. Je pense d'ailleurs qu'Erna se souvient très bien des 90 minutes que nous avons passées à effectuer cette formation interminable sur les consignes de sécurité!

Ensuite, j’ai reçu une invitation à l’Inspiratiesessie se déroulant au Spoorwegmuseum (musée des transports d’Utrecht), un évènement organisé par Randstad et la ville d’Utrecht pour les « Tourmakers » afin de présenter l'arrivée du Tour dans la ville. Randstad a en effet joué un rôle important. La ville lui a confié la gestion des ressources humaines soit 1800 bénévoles... Je ne pensais d’ailleurs pas que nous puissions être autant!

Au cours de cette soirée, j’ai pu faire la connaissance de certains de mes futurs collègues, ainsi que des services offerts par la ville (logement, nourriture, photo…), obtenir mon uniforme et découvrir le programme des festivités. Les maires d'Utrecht et de Rotterdam étaient présents et nous ont expliqué leurs attentes. Ils nous ont également offert un diner délicieux inspiré de la cuisine française et néerlandaise … Cet événement m’a vraiment fait comprendre l'enjeu placé derrière l’accueil de cette étape du Tour de France. 

Avec le bakfiets, à l'abri pendant la tempête...

Vous vous demandez sûrement mais qu'ai-je donc bien pu faire pendant dix jours... Premièrement, parcourir la ville à pied ou en bakfiets* avec des programmes à la main, afin de promouvoir les différentes animations organisées par la ville, assister à des spectacles, se rendre dans des musées et magasins en compagnie de mon binôme. Je n’ai donc pas eu le choix et ai dû employer le peu de mots de néerlandais que je connaissais… J’utilisais plus ou moins la même phrase afin de limiter les dégâts ! Merci à mon binôme pour l’astuce !  Je me souviens d’ailleurs avoir discuté avec deux jeunes hommes qui m'ont demandé si l'accent français utilisé pour dire Tour de France était pour le style ou non! Encore une fois, la petite française avait été démasquée !

Le week-end précédant l’arrivée les coureurs du TDF, une course pour amateurs reprenant le circuit qu’allait parcourir les cyclistes était organisée :
le Toerversie. Cette fois-ci, mon rôle consistait à orienter les coureurs vers le départ, assurer leur sécurité et les féliciter à l'arrivée (à cause du manque de spectateurs!).


La semaine suivante (le 4 juillet), durant le contre la montre, j'étais chargée d'orienter les spectateurs vers le départ et l'arrivée. Pour la première fois, mon français m’était utile. Cette journée m’a également permis de revoir une copine de la fac de Grenoble que je n'avais pas vu depuis que le Tour de France était passé à Issoudun en 2009. Comme quoi cette course nous réunit quel que soit l’endroit!



Le dimanche, dernière journée et départ de la deuxième étape du Tour en direction de Zeeland, mon rôle était d’assurer la sécurité des spectateurs et des coureurs le long du parcours. Le périmètre qui m'a été attribué ne pouvait être meilleur : le kilomètre 0, lieu de sortie du drapeau. Contrairement à la veille, j'ai pu voir les coureurs de très près : une belle récompense pour terminer ces dix jours de folie…




Avant de conclure sur les aspects positifs de cette expérience, je souhaite revenir rapidement sur mon logement durant cette période. J’ai été assez déçu par l’accueil de mes hôtes AirBnB étant loin d’être équivalent à l’impression que j’avais eue au cours de mon premier séjour. Je crois que l’argent leur ait un peu monté à la tête. Le naturel néerlandais est surement revenu au galop… Ils ont choisi d’augmenter leurs prix à cause du Tour (et aurait cela dit eu tort de ne pas le faire) et d’héberger un nombre très/trop important de personnes. Un matin alors que j’allais prendre mon petit-déjeuner, j’ai trouvé quatre allemands à moitié dénudés dormant sur le sol du salon… Oups. Désolé ! A côté de ça, je dormais dans la chambre de leur fils qui était en pleine période d’exam… Le pauvre a du dormir sur le canapé du salon ou chez sa copine pendant que j’étais là. En bref, il n’a pas été pas vraiment facile de se reposer dans ces conditions durant cette période exceptionnelle de canicule. Je ne suis pas certaine de vouloir y retourner ^^ !

Outre cela, j’ai emmené dans mes bagages de très bons souvenirs... Que ce soit des rencontres, des spectacles et événements inédits (ex: spectacle dans le Domtower, la Tournée de la musique, la Caravane du Tour, la présentation des équipes...), les inside de l'événement (l’organisation globale ou des expériences marrantes comme la traversée de la ville en bakfiets sous la pluie !) et pour finir la découverte d'Utrecht comme je ne l'aurais jamais faite avec des accès gratuits à de nombreux lieux et évènements culturels...


La fin du Tour, ça se fête !

A présent, un nouveau chapitre commence... le retour à la vie active!



*Bakfiets : véhicule à deux roues conçu pour transporter de grosses charges (de manière moins technique, cela fait partie des inventions purement néerlandaises faites à partir d’un vélo! Le bakfiets  ressemble à un vélo avec une brouette à l’avant. Souvent, les parents emmènent leurs enfants de bas âge à l’école avec).