jeudi 5 octobre 2017

L'acrophobie... une peur pas insurmontable!

364 jours plus tôt... Amsterdam - Octobre 2016 - Début  de la thérapie contre l’acrophobie. Souvenirs! 
Depuis que je suis petite, je souffre d’acrophobie, c’est-à-dire de la peur du vide, de l’altitude ou encore des hauteurs. Ce terme est souvent remplacé inexactement par le mot vertige qui n'est théoriquement qu'un de ses symptômes. Voilà pour la définition du Larousse!

En grandissant ce phénomène n'a fait qu'évoluer et devenir de plus en plus handicapant! Durant ces dernières années, j'ai tenté de trouver des solutions pour pallier les désagréments comme par exemple rejoindre un groupe de randonnée, me forcer à réserver des billets d’avion sur des trajets courts, ou même obtenir un certificat de mon médecin pour aller voir un psychiatre, certificat que je n’ai jamais utilisé d'ailleurs à cause de ma bougeotte…

Lors de mon arrivée à Amsterdam, cette excuse ne valait plus surtout qu’à ce moment-là, aller au travail aurait pu devenir un problème... Bref, le déclic quoi !

Quelle idée aussi de bosser au 22e étage lorsqu’on habite dans le pays le plus plat du monde! En effet, bien mauvaise… La petite boule au ventre m’a suivi au boulot pendant mes premiers mois chez Elsevier… Et puis tant qu'à faire, plus on est de fous, plus on rit : elle n'était jamais seule à m'accompagner… Ces copains sentiment d’insécurité, d’angoisse vis-à-vis de l’imprévu, etc… étaient aussi de la partie. Et si l’alarme à incendie se mettait à sonner… Mince, il faudrait descendre par les escaliers… Et si… je me retrouvais dans une salle de réunion proche de la fenêtre, donc proche du vide, comment ne pas paniquer…

Voilà quelques exemples des réactions que je pouvais avoir avant… Ça vous paraît ridicule, n’est-ce pas? La blonde réagit un peu de manière irrationnelle… Jusque-là tout est normal !

Par contre, l'ennui c'est le stress inutile causé par tout ça, et le fait de ne pas pouvoir faire les choses qu’on aime voire qu'on pourrait même perdre des opportunités professionnelles… Il est temps de trouver une solution!

Après maintes lectures, j’ai découvert que l’acrophobie était instinctivement ancrée en moi depuis une période inconnue. Mon cerveau a intégré un réflexe automatique et inconscient de survie et de protection dans toute situation m’exposant à la hauteur. Il tire la sonnette d’alarme à chaque fois que la vue, le système vestibulaire et/ou proprioceptif identifient un élément dangereux au sein de l’environnement dans lequel je me trouve. Cela prouve que ces systèmes sont souvent défaillants chez un acrophobe. 


Dans un ravin...

Dans mon cas, voici les fauteurs de troubles : les ponts, les avions, les sentiers de randonnée en haute montagne, certaines remontées mécaniques, des escaliers en colimaçon montant au sein du clocher d’une église par exemple, les ascenseurs en vitre ou le vide vu d’un gratte-ciel... La liste est longue… Celle des anecdotes liées à chaque élément l’est d’autant plus! Si certains d’entre vous souhaitent en partager, allez-y, ça me ferait rire puis plaisir de connaître la façon dont vous racontez ça !

Poursuivons dans notre recherche des causes. Apparemment l’origine de cette peur est souvent le fruit d’un évènement passé : une chute, un trauma, une mauvaise expérience transmise par les parents dans une situation de danger (et oui la peur ça se transmet !) voire le fait d’être de nature anxieuse, l’anxiété étant le moteur de ce problème. Chaque situation dangereuse similaire à une situation précédemment vécue comme dangereuse voire l’anticipation liée à une situation future identique va générer du stress. Par exemple, lorsque j’allais aux sports d’hiver avec mes parents, plus les années passaient plus chaque jour, je me levais avec la peur au ventre, une peur liée à des situations vécues et à l’inconnu/manque de contrôle par rapport à l’emploi du temps de la journée qui commençait. Nous allions chaque matin prendre des cours de ski et ne savions pas où nous allions être amenés, avec qui, …
  
Sur les skis aux Deux Alpes!

Un jour alors que je skiais avec mes parents, j’ai décidé de ne pas les suivre par peur et de suivre mon propre chemin. Je me suis donc retrouvée livrée à moi-même sur un sentier proche du vide ce qui m’a terrifié. J’ai pris sur moi pour regagner la piste principale mais le lendemain, j’ai prétexté être malade pour ne pas y retourner. A présent, j’associe à cette station de ski la peur et je ne sais pas si je pourrais y retourner malgré tous les bons moments que j’y ai passés.

Comme quoi, plus on grandit, plus on gagne en conscience/expérience et moins il est facile de refaire certaines choses… Aaah quand j’avais 20 ans… lol

Et oui, quand j’étais plus jeune (!), mes crises d’angoisses étaient moins intenses. En revanche, elles ne me permettaient pas de découvrir les sensations que je découvre à présent : l’évitement, l’oppression, la perte d’équilibre, les tremblements, la transpiration et l’accélération du rythme cardiaque. Parfois, il m’arrive même de pleurer ou de faire des crises d’hyperventilation. Même dans mes crises, il n’y a pas de routines !

Self-control est le mot magique pour pouvoir retrouver son calme habituel. Lorsque je me suis retrouvée seule face au ravin, j’ai dû me convaincre que je n’avais pas d’autres choix que d’avancer au risque de rester bloquée et de ne jamais revoir mes parents et mon frère! Ça aurait été dommage !!! L’important est de convaincre son cerveau que nous ne sommes pas en danger. Facile!!!

Ma thérapie m’a aidé à comprendre ce qu’il se passe dans ma tête afin d’arriver à mieux gérer mes émotions voire penser différemment. La psy m’a expliqué que lors d’une crise d’angoisse, nous avons tout d’abord une grosse montée d’anxiété mais que celle-ci ne peut plus évoluer ensuite. La seule solution pour réduire l’anxiété est de se confronter à sa peur et qu’au contraire de ce que notre cerveau nous dit, il ne faut pas essayer de fuir cette situation. De cette façon, le cerveau identifiera cette situation comme non-dangereuse sur le long terme. Il est donc important de se retrouver face à des environnements « à risques » régulièrement, pour ne pas que la peur reprenne le dessus.

Au-delà de l’analyse effectuée à l’issu des premiers rendez-vous, pour ne pas dire l’interrogatoire, les solutions suggérées ont en effet été la confrontation : histoire de chasser les idées négatives liées aux situations passées dans un premier temps.

Plusieurs exercices m’ont été proposés. Nous avons commencé par un premier exercice qui ne m’a pas vraiment convaincu, je dois dire… C’est-à-dire, se remémorer une situation stressante liée à un vol, et raconter ce que l’on a ressenti. J’ai alors choisi de parler de mon expérience lors du vol Stockholm-Londres, juste après un orage. La psy m’a donc demandé de fermer les yeux de décrire la situation en détails puis de partager avec elle ce que j’avais ressenti à ce moment. J’ai dû me creuser la tête pour en sortir des informations précises!

Dans ce cabinet, il ne disposait pas du joli petit casque et de l’écran pour faire une séance de réalité virtuelle. Quel dommage, j’y aurais plus cru ! A c
ôté de cela, on m’a conseillé d’utiliser une appli de méditation voire d’écouter de la musique de relaxation, lorsque je suis dans l’avion afin de pouvoir me calmer.

Le second type d’exercice m’a permis de découvrir plusieurs bâtiments à Amsterdam, des bureaux d’entreprises principalement et les locaux de l’Université libre d’Amsterdam (Vrije Universiteit van Amsterdam).

Le principe : se pencher par la fenêtre et sauter, histoire de pouvoir amortir le choc de mieux en mieux! Qui y a cru ?

En résumé, j’ai dû m’approcher des fenêtres (la vitre partait de mes pieds et allait jusqu’au plafond) jusqu’à me sentir à l’aise. Mine de rien lors de la première séance à l’Université, cela m’a pris au moins 45 minutes alors que nous étions au 8e étage. Petit à petit, nous sommes grimpées pour faire la même chose aux étages supérieurs mais compte-tenu du fait que l’agencement était similaire, cela semblait plus facile. Passez deux heures à faire ça et vous êtes épuisés, je vous le garantis. Je n’ai pas été très efficace au travail après!

Photo prise lors d'une rando avec mes Sunny walkers!

Une semaine après, histoire de tester si cela avait évolué, nous avons remis ça avant d’aller ensuite dans un autre bâtiment où cette fois-ci, il s’agissait de monter avec des escalators entourés de vide puis une passerelle reliant deux salles. La répétition a fonctionné avec les escalators alors qu’en revanche, avec la passerelle, il a fallu y aller plus progressivement. Ce sont donc enchaînés les exercices où il a fallu se positionner à un endroit de la passerelle, y rester pendant un temps donné, puis faire la même chose au bord de la barrière, ceci aux deux extrémités et en allant de plus en plus loin. Ensuite, la deuxième semaine, j’ai dû traverser la passerelle à plusieurs reprises en m’arrêtant au milieu (le plus terrifiant), etc… La conscience du danger se réduisait au fur et à mesure.

Ceci a conclu ma thérapie ! En parallèle, la thérapeute m’a conseillé de poursuivre mes efforts en me confrontant régulièrement afin que cela ne revienne pas.

Sans attendre, alors que ma thérapie n’était pas finie, avec mes "stairapists" (ou collègues) nous avions déjà commencé l’ascension progressive du 22e étage ! En plus, les coupures de courant ont été aussi là pour faire marcher la machine. Les occasions n’ont pas manqué… Après un mois et demi à faire ça deux fois par semaine, l’objectif a été atteint même si seule je ne suis pas certaine de pouvoir. En revanche, pour la descente, il y a tout à faire...

En ce qui concerne l’avion, j’ai trouvé la parfaite excuse pour le prendre régulièrement… :) Du coup, je ne stresse plus la nuit précédant le vol, seulement une fois assise sur mon siège! C’est là que l’appli de méditation et la musique de relaxation interviennent et cela marche à merveille en fermant les yeux au cours des 20 premières minutes. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’être assise coté fenêtre, ma hantise, et au final, j’ai peur de regarder durant les premiers instants mais à la fin, je ne peux plus m’en passer tellement la vue est belle ! Mon prochain objectif : prendre un vol de plus de deux heures et peut être rendre visite à mes copines Lucie et Tina quelque part sur un autre continent... Un souhait de longue date!

Ensuite, je voudrais retourner faire du ski et de la randonnée en haute montagne pour voir ce qu’il en est. Des challenges et encore des challenges… Trop cool ! 

Certains d’entre vous m’ont déjà dit mais Gwen, la peur est toujours là… Peut-on dire que la thérapie à fonctionner? Bonne question! Evidemment, chaque situation est différente et il est impossible de savoir si je n’aurais pas peur à un endroit ou à un autre mais au moins j’ai appris à mieux comprendre d’où venait les crises d’angoisse, à me contrôler, j’ai d
écouvert quelques techniques pour me calmer et que la motivation est à chaque fois très importante pour me permettre de faire face à ce sentiment d'insécurité : la preuve lorsqu’avec Pierre-Jean, nous sommes montés en haut de la Basilique du Sacré-Cœur à Paris. Grâce à sa présence qui m’a motivé et sa patience, nous avons pu apprécier cette vue magnifique. 

Vue prise sur Paris du Sacré-Coeur. Ca aurait été dommage de manquer ca!

J’ai été assez surprise par la durée de ma thérapie : seulement quelques mois mais en effet, c’est un effort continuel! Certaines personnes s’en sortent grâce à l’hypnose ou à la sophrologie, d'autres types de thérapies cognitivo-comportementales dont la durée varie. A voir si je ressens le besoin de les tester plus tard…

Dans tous les cas, l’expérience aura été intense mais m’aura rendu plus forte et j’en suis bien heureuse. Happy ending! :)))

Au final, ça a aussi des avantages d’avoir peur du vide… Qui est-ce qui a plusieurs reprises a pu bénéficier de meilleures places lors d’évènements sportifs ou culturels parce qu’elle ne pouvait pas rejoindre son siège (qui en a aussi fait bénéficier les copines !) et qui en étant inscrite sur la liste des handicapés au boulot peut descendre par l’ascenseur lors des alertes incendies pendant que les autres descendent gentiment les escaliers ? C’est moi ! haha

Quart de finale de handball - JO Londres 2012 - Belle vue d’à côté de la tribune VIP!

A présent, pour ceux qui se seraient posé la question, je vais pouvoir envisager la thérapie contre la blonditude! Enfin, s’il y a des solutions! 

Et vous de quoi avez-vous peur?


lundi 3 avril 2017

Sofar, so good...le concert dans votre salon!

Je crois que c'est la première fois dans ce blog que je partage avec vous ma passion pour la musique…

D’où cela vient, c'est une bonne question... Les séances tourne-disque du dimanche où Papa me faisait danser sur la danse des canards et Dorothée ont surement du m'inspirer! (No comments!)

Le grand souhait de Papa était d'avoir un guitariste et un batteur dans la famille... Et manque de bol, une école de musique a ouvert ses portes à Chezal! Voilà, comment Aurélien et moi, nous avons commencé l'apprentissage de notre premier instrument de musique, puis du solfège, ... l'élément qui nous a certainement encourager à arrêter! Du moins, ça a marché avec Aurélien. Mon école casalaise m'a fait découvrir pleins de choses dont le fait que j'avais une voix qui pouvait casser les oreilles de mes parents! C'est là que c’est devenu intéressant!

Alors, à votre avis, qui d'Aurélien ou moi a choisi la guitare et qui a choisi la batterie? Réponse à la fin de l'article...

Concert de fin d'année avec Elo et Leslie

Une fois arrivée sur les bancs de l'université, le sport a gagné contre la musique au jeu des chaises musicales... Heureusement, quand on ne peut pas jouer, on peut encore écouter et donc aussi aller voir des concerts... Le Printemps de Bourges, par exemple, m'a permis de nombreuses fois de reconnecter avec le son... J'avoue que ce festival est un peu comme une addiction d'ailleurs! 

J'ai du attendre de pouvoir m'installer à Londres pour reprendre la chorale! Il faut croire que la capitale britannique avec ses nombreux artistes et salles de concert m’ont bien inspiré... Ce n'est pas non plus pour rien que l'Angleterre est l'une des terres d'émergence du rock… En effet, dans les années 60, on parle d'invasion britannique avec l'introduction massive de groupes britanniques sur le sol mondial spécialement américain. Les Beatles ont ouvert la voie, suivi par les Rolling Stones, the Who, Queen ou encore Led Zeppelin. Depuis, le mouvement se perpétue et en vivant là-bas on le ressent. Les nouveaux talents ont pas mal d'options pour conquérir les scènes et le public, quel que soit le style de musique... 

Le Bedford par exemple... Je suis très vite devenue une habituée de ce pub situé au sud de Londres qui ouvre sa scène plusieurs soirs par semaine et ce gratuitement. L'acoustique y est particulièrement bonne et le public très attentif. En ajoutant à cela, des amis, un bon burger et une bonne bière, nous obtenons le cocktail gagnant pour une bonne soirée.

Petite déco improvisée d'avant concert!

Les salles de concert, c'est bien mais... il y a aussi les salons! L'intervention de Sofar Sounds arrive à ce moment là! Et oui, Sofar Sounds a vu le jour le long de la Tamise, en 2009… Ses créateurs, des musiciens: Rafe Offer, Rocky Start et Dave Alexander, en ont simplement eu assez du public inattentif à leur art et ont choisi d'expérimenter ensemble la musique dans un contexte intimiste suggérant le respect de l'artiste. Le salon, lieu où le concept de concert est né au Moyen Age, s'est imposé comme l'environnement adéquate. Contrairement aux concerts où les groupes à l'affiche sont connus du public, Sofar ne révèle la line-up qu'au moment du concert afin d'éviter les retardataires qui ne viendraient que pour un groupe spécifique.

Petit à petit, le concept s'est développé. Après Londres qui accueille, à présent,  plus de deux concerts par jour, 320 villes dans le monde entier ont rejoint la bataille.

Suite à ce petit discours, j'imagine que vous pensez tous que j'ai découvert Sofar à Londres... et bien indirectement oui!

Un soir alors que j'étais au Bedford, un artiste: Josh Savage se produisait... Ayant bien aimé sa musique, j'ai décidé de le suivre sur Facebook. De fil en aiguille, j’ai vu qu'il avait joué à Sofar Sounds Paris et ait donc commencé à m'interroger sur le concept. Cela tombait à pic car à ce moment là, je venais juste d'arriver aux Pays-Bas et cherchait à poursuivre la découverte d'artistes ainsi qu'à rencontrer de nouvelles personnes à Amsterdam. Six mois après mon inscription, j'étais invitée au premier concert et ensuite à une réunion pour pouvoir rejoindre le groupe. Parfait :)


Dernier concert organisé dans un café dans le Pijp!

Comment ça marche? 
C'est simple, Sofar a un site internet: https://www.sofarsounds.com où artistes, public ou potentiel hôtes peuvent s'inscrire. Suite à l'envoi d'un email, les artistes et futurs hôtes ont la chance d'entrer directement en contact avec l'équipe Sofar de la ville sollicitée.  

Du côté du public, chacun peut choisir sa ville et donc consulter la liste d'évènements à venir. Pour obtenir une place au prochain concert, la première étape est de faire la demande en cliquant sur l'évènement afin de rejoindre la guestlist et de pouvoir potentiellement être choisi. Une dizaine de jours plus tard, Sofar vous enverra un email vous confirmant si vous avez été sélectionné ou non. Si oui, l'adresse vous sera révélée deux jours avant le concert. On aime bien garder des secrets! Si non, il ne reste plus qu'à retenter votre chance au prochain concert ou dans une autre ville proche de chez vous ou pourquoi pas sur votre prochain lieu de vacances!

Plus, vous postulez, plus vous aurez une chance d'être invité! Dans certaines villes comme Istanbul, les gens doivent parfois attendre plus de huit mois pour pouvoir participer à un concert compte-tenu du nombre d'intéressés et du faible nombre de concerts. Sofar est victime de son succès!

Public ou artistes sont logés à la même enseigne. Nombreux sont les groupes qui nous contactent... Trois artistes par concert, c'est la règle. La sélection se fait en fonction du style, des disponibilités mais aussi des caractéristiques du lieu. Parfois, des cafés, des entreprises, des magasins ou galeries, nous contactent en plus des particuliers. Les salons sont évidemment privilégiés.

Concert anniversaire des 3 ans de Sofar Amsterdam en Février dernier!

Comment rémunère-t-on les artistes?
Sofar, c'est avant tout un bon moyen de développer sa popularité et d'atteindre un public de vrais amateurs de musique... Un premier bonus pour les musiciens!

Chaque concert est gratuit mais les gens peuvent encourager nos actions en laissant un petit billet dans le joli chapeau rose que nous sortons à la fin de chaque concert. En général, nous recommandons dix euros par personne. Pas mal pour voir trois artistes, non? Cet argent est destiné à la réalisation de vidéos, ensuite postées sur la chaine Youtube de Sofar puis offertes aux artistes pour se promouvoir en ligne. A noter que ces vidéos sont réalisées par des professionnels.

Au Royaume-Uni, des groupes comme Bastille utilisent ce concept pour récolter des fonds pour des associations caritatives. Nous planifions, d'ailleurs, bientôt d'organiser un évènement similaire à Amsterdam.

Ici, nous sommes une petite équipe de dix personnes à peu près. Nous organisons un concert par mois. Toutes ces petites mains sont là pour s'occuper du choix des artistes, de la gestion des réseaux sociaux, la photographie, les films, la recherche d'hôtes, la gestion du site internet et de la guestlist, la coordination globale des ressources lors des évènements, etc...

Et mon rôle dans tout ça... Il passe de déménageur ou colleur d'affiche durant les évènements à guestlist manager le reste du temps! La personne contre qui vous devez être fâché si vous ne pouvez pas venir au prochain concert, c'est moi! Idem, si l'adresse ou l'heure de l'évènement posté est incorrecte! C'est juste mon sens de l'humour...

A force de participer aux concerts, j'ai aussi eu l'envie d'ouvrir mon appart à Sofar... Le rêve est devenu réalité en Janvier dernier. Voir son appart transformé en salle de concert était une expérience géniale.  Je le referai volontiers. Nous avions la chance d'accueillir des artistes britanniques qui ont su mettre une super ambiance et faire chanter tout le monde. C'était vraiment énorme. Les gens ici sont très respectueux. Je ne me suis pas un seul instant souciée du désordre qui pourrait être causé. Les voisins, eux aussi, ont du apprécier leur dimanche après-midi en musique car personne ne s'est plaint!

Voilà ce que ça donne quand c'est chez moi...

Bref, c'est vraiment une chance d'avoir pu rejoindre le groupe d'Amsterdam... Cette expérience m'a offert l'opportunité non seulement de profiter chaque fois plus des concerts mais aussi de voir ce projet sous un angle différent.

Pour commencer, j'ai fait la connaissance de chanteurs-compositeurs et groupes locaux mais aussi venant des quatre coins du monde (Canada, Afrique du Sud et surtout Angleterre...). Tous ont leur propre style et partage leur culture et émotions à travers leur musique: un aspect très enrichissant autant au niveau instrumental et technique qu'au niveau du message communiqué!

L'atmosphere unique d'un concert semi-privé en acoustique, c'est grace à Sofar que je l'ai découverte. L'ambiance est bien loin de celle d'un festival ou concert dans une salle compte-tenu des attentes de ce public toujours plus curieux. J'aime la proximité qui est créée au travers des évènements mais aussi le côté relax qui permet vraiment d'apprécier ce qu'on entend. On se sent plus impliqué en plus du fait que les groupes nous font plus facilement participer. L'inconnu nous rend tous plus réceptifs aux messages ou émotions que l'artiste veut transmettre.

Malgré tout, je ne renierai pas les festivals ou concerts en salle au détriment de Sofar car le côté festif procurre des sensations toutes aussi appréciables. Voir un artiste qu'on aime en live, c'est tout autre chose que de l'écouter à la radio!

D'un point de vue plus pratique... Faire parti d'un tel projet permet d'apprendre sur l'évolution de l'organisation, ses enjeux et objectifs, ainsi que d'en savoir plus sur le milieu de la musique et ses contraintes. Cette expérience m'a permis d'appréhender les besoins pour organiser un concert que ce soit humains ou matériels. Une bonne occasion de découvrir les outils utilisés pour la coordination globale ainsi que pour la communication/promotion.

Il arrive que nous ayons la visite de nos collègues Sofar des autres localisations aux Pays-Bas ou en Europe. C'est très intéressant de voir la demande dans chaque ville et donc l'impact sur la gestion globale. Il suffit simplement de comparer deux extrêmes : Amsterdam et Londres pour le réaliser. Partout, il semble que la connaissance de Sofar se fasse grace au bouche à oreilles et aux réseaux sociaux. A Amsterdam, on s'en rend bien compte car de nombreuses personnes viennent avec leur +1 qui ensuite s'inscrit et amène de nouvelles personnes... Il arrive qu'on voit d'un concert à l'autre les mêmes personnes ou c'est peut être moi qui fait une mauvaise sélection :p

Sofar nous emmène en voyage dans différents coins de la ville. Les concerts étant à chaque fois dans un lieu différent, il permet de découvrir des quartiers, des cafés/bars ou encore des festivals. De plus, cette aventure est très enrichissante socialement car chaque évènement permet de rencontrer des gens différents grace auxquels, on découvre des salles de concerts, des évènements, des organisations,... Le team Amsterdam en fait parti. Sofar a, complètement, éveillé ma curiosité par rapport aux différents projets artistiques existants ici.

J'espère que j'aurais su partager avec vous mon engouement pour ce concept. Qui sait, vous avez peut être une équipe Sofar dans votre ville et vous ne le savez même pas! Ne manquez pas l'occasion de vous inscrire!

*Tadadam poum : tous les deux, de la batterie (et du bidon)!



mercredi 1 mars 2017

Sous quel pont dormir a Amsterdam?

Depuis que j’ai quitté ma douce France, les numéros de "Gwendo fait de la coloc" ne cessent de se multiplier! Tout a commencé, non pas lorsque je suis devenue étudiante bizarrement, mais lorsque j’ai fait mes premiers pas dans la vie active londonienne! Une belle introduction vers une nouvelle façon de vivre...

Avoir sa chambre dans un coin entre le salon et la cuisine, partager un taudis avec des roumains voleurs de Mac ou encore perdre un logement un jour avant d'emménager, cela fait partie des aventures au sein de la jungle londonienne (pour les moins chanceux évidemment)! Toutefois, les règles de mon village de pécheurs sont un peu différentes. Qui dit nouvelle ville, dit nouveau contexte et nouvelles contraintes! La principale question est donc comment dénicher sa "huis sweet huis' à Amsterdam?



Le principal problème du pays des tulipes est de pouvoir loger tous ses habitants, en particulier à Amsterdam ou la majeure partie de la population est concentrée. Petite pause culture : les Pays-Bas comptent 17,1 millions d'habitants pour une superficie de 41 530 km2 dont 840 486 hab. à Amsterdam. Un bon argument qui justifie cette idée farfelue d’étendre son territoire en asséchant la mer!

Dans les années 80, Amsterdam était également une des villes les plus squattées d'Europe. De nombreuses actions ont été mises en place pour récupérer ces bâtiments et pour éviter que cela ne perdure. Un organisme s'occupe, par exemple, de louer à bas prix des logements inoccupés afin de les maintenir en bonnes conditions afin d'éviter le squat, c'est ce qu'on appelle "anti-kraak".  Dans cette mesure, la mairie demande également à chaque habitant d'être inscrit à une adresse, afin de pouvoir répertorier le nombre de personnes vivant au sein du même logement. Une bonne partie de la population amstellodamoise n'y est pas évidemment!

Comme je vous le disais, les néerlandais sont de très bons commerçants. Ils voient donc la sous-location comme une bonne opportunité d’éviter les fins de mois difficiles. Les prix à Amsterdam sont tellement élevés que ce serait dommage de s'en priver. Ce marché fait également le bonheur des agents immobiliers et des arnaqueurs. Que ce soit pour la location ou l'achat, tout le monde mange au même râtelier. Les prix ne font que monter alors que la qualité du logement ne fait que de se dégrader.

Parc voisin qui sera idéal pour les BBQ cet été!

Au fur et à mesure des recherches, la réalité de la situation se confirme. Discussions et expériences permettent de découvrir les choses à éviter, les outils à utiliser, le budget requis et les quartiers recommandés... La logique voudrait qu'Amsterdam soit le choix incontournable mais les gens ont tendance à nous orienter vers d'autres villes compte-tenu de la demande et du prix. Aux Pays-Bas, personne n'a peur de voyager d'une ville à l'autre sachant que c'est tout petit. De plus, les entreprises payent les frais de transport de leurs employés. Etendre mes recherches sur plusieurs villes m’a d’ailleurs donné l’occasion de découvrir un peu de pays : Utrecht, Zaandam, Haarlem,... Mais au final, mon coup de cœur était pour Amsterdam. L’idée de vivre dans une ville dynamique, proche de mon lieu de travail et d'y aller en vélo m’a bien motivé!

De manière générale, la qualité de vie à Amsterdam me semble meilleure qu'à Londres :

  • les biens et services sont plus abordables.
  • la pollution y est aussi très réduite. Il y a beaucoup d'espaces verts, bleus et rouges!
  • les gens sont moins stressés et très ouverts. Tout est fait pour être simple et pratique.
  • la ville est plus petite. Amsterdam n'est pas une ville très vaste. En 30min à vélo, il est possible d'aller du Nord au Sud de la ville alors qu’à Londres, il fallait une heure en train. Le choix de la localisation est donc moins un problème à moins d’avoir eu un coup de cœur. Ici, il faut apprendre à saisir les opportunités.
  • niveau logement, pour un loyer équivalent, il est possible d’avoir quelque chose de mieux.
Compte-tenu du prix, j’opte pour la coloc, un très bon moyen pour rencontrer du monde!

Vue en arrivant sur Java Eiland, à quelques pas de chez moi

Plusieurs techniques existent pour denicher la colocation de ses reves! Tout d'abord, mes recherches m’ont appris que le meilleur moyen est d'utiliser son réseau de connaissances. Bizarrement, c’est l’aspect dont je disposai le moins au départ et qui m’a permis au bout de deux mois de trouver mon ancienne colocation alors que j’ai trouvé mon appart actuel via Facebook au bout de dix jours. Un peu de chance peut-être ! J’ai aussi eu la possibilité de pouvoir loger chez mes anciens hôtes Workaway à Lelystad jusqu’à ce que je trouve un logement à Amsterdam.

Pendant deux mois, mes soirées et weekends étaient occupés par l’envoi de réponses aux annonces présentes sur les sites Internet comme Kamernet (un site internet dédié à la recherche de colocation plus pour étudiant), Marktplaatz (le bon coin néerlandais), Funda (un site internet dédié à la recherche d’appart), les forums, l’intranet de mon entreprise ou encore des groupes Facebook, tout ca, sans oublier les discussions avec mon entourage. Au final,  j'ai pu quitter le polder grâce à une collègue qui m’a mis en contact avec sa copine qui cherchait une coloc. Merci Elsevier!

J’avais également envisagé la recherche d'appart ou maison à plusieurs avec une copine néerlandaise mais cela n'a pas marché. Nous avions des exigences différentes a vrai dire. En revanche, avec une copine, nous avons mis en contact deux de nos amis dans ce but et ils ont réussi à trouver une maison rapidement. Toute option est a envisager!



Lorsque j’ai commencé à chercher une nouvelle colocation en septembre dernier, je m’y suis prise différemment. J’ai tout d’abord fait passer le mot à tous les gens que je connaissais. Bon nombre d’entre eux m’ont offert de l’aide compte-tenu de la situation qui était devenue plus qu’invivable dans ma colocation. Paradoxalement, c’est Facebook qui m’a permis de quitter la dictature alors que c’était le canal sur lequel je comptais le moins. Comme quoi, il n'y a pas de solution unique.

Cela n’a pas été une mince affaire pour prendre la décision de déménager car la « propriétaire » sous-loue illégalement ce logement (comme beaucoup ici) mais chut il ne faut pas le dire! J’avais peur de m’embarquer dans une situation compliquée mais au final, j’ai compris que tant que je pouvais m’inscrire à la mairie et bénéficier d’un contrat (plus ou moins légal) j’étais protégée. Les risques sont encourus par la propriétaire.

Bref, tout est bien qui finit bien. La chance m’a amené de l’autre cote d’Amsterdam et comme je le souhaitai m'a permi de vivre avec seulement une personne. Je vis à présent dans l’Est, sur une ile située à 15 min de vélo du centre: KNSM Eiland. Mon logement se trouve dans une ancienne entreprise de réparation de bateaux qui a fait faillite. L’espace a été réaménagé en appartement, il y a une quinzaine d’années.

Avec ma coloc Genevieve


Ma nouvelle colocataire s’appelle Genevieve, une américaine de 29 ans à la recherche d’un doctorat. La vie est tellement plus simple à deux et d’autant plus avec quelqu’un qui partage les mêmes exigences. Nous aimons autant l’une que l’autre cet espace et le quartier. Cela fait tellement de bien de retrouver sa liberté et de pouvoir s’épanouir à nouveau. La vie reprend ! Depuis, je me suis remise aux cours de chant et de néerlandais et suis de plus en plus impliquée dans le projet SofarSounds qui consiste à organiser des concerts au sein d’un salon dont le mien d’ailleurs. Je vous en parlerai plus en détails dans mon prochain article...