Déjà plus d’un an... C'est fou comme le temps passe
vite. L'année dernière à cette époque, j’étais sur le point de commencer mon
premier job aux Pays-Bas. Une nouvelle vie était à construire : trouver un
logement, se faire de nouveaux amis, s’adapter à une nouvelle culture,… Bref,
se créer une nouvelle routine dans une nouvelle ville, un nouveau pays…
Le chemin vers la victoire m’a conduit à vivre des expériences
très variées depuis mon arrivée en Avril 2015 : le passage d’une vie
londonienne stable à une vie nomade en pleine cambrousse néerlandaise :
allant de Workaway en Workaway avec seulement une valise et un sac sur le dos. Heureusement,
j’ai fini par poser mes bagages… Ils devenaient un peu lourds !
Me voilà à présent bien installée dans le sud-ouest
d’Amsterdam après un court passage à Lelystad. Tous les matins, comme la
plupart des néerlandais, je prends maintenant ma bicyclette pour aller bosser
chez Elsevier (sans ma baguette, mon béret et mon collier d’ail, je précise)...
Chaque week-end, j’arpente les canaux amstellodamois avec mes amis. Bref, je crois
que je commence à être bien intégrée!!!
Mon arrivée à Amsterdam n’a pas été de tout repos. Je
me suis vite sentie dépassée que ce soit par les formalités administratives à
régler ou par la recherche de logement. Il m’a fallu du temps pour m’adapter à
ce nouveau train de vie, bien loin de celui de la jungle londonienne. Je ne
savais d’ailleurs pas vraiment par où commencer concernant la gestion de mon
temps libre… L'instabilité liée à mon emploi, la nostalgie des bons moments
passés à Londres et en France, plus le désir de tester de nouvelles choses
faisaient que j'avais envie de tout et de rien. Avec le temps, les choses sont
finalement venues d’elles-mêmes.
Je suis bien contente d'être arrivée fin Avril car ici
l’hiver est une période plutôt calme voire déprimante. Néanmoins, au premier
rayon de soleil, c’est toute une autre histoire : la vie reprend de
plus belle ! Bref, les gens aiment user de cette saison froide pour passer de
bons moments en famille… Disons que ce fut une bonne occasion de prendre du temps
pour soi, faire des choses qu’on ne prend jamais le temps de faire comme les
loisirs créatifs par exemple mais aussi de passer davantage de temps avec mes
colocs et apprendre à les connaître.
En effet, ici aussi, on ne passe pas outre la vie en
colocation, toujours pour des raisons financières même si la vie est
relativement moins chère qu’à Londres. L’autre problème principal est l’espace.
Et oui, il faut se serrer car il y a plus de gens au mètre carré que
d’habitations. Cela entraîne d’ailleurs tout un commerce. Les propriétaires, les
agences immobilières et les sites internet n’ont pas trop de soucis à se faire.
Attention aux arnaques par contre !
Le meilleur moyen de dénicher la perle rare est
incontestablement le réseau… Dans mon cas, c’est le boulot qui m’a mené à
trouver le bon filon. Une de mes collègues de travail m’a contacté suite à la
publication d’une annonce sur le site intranet de mon entreprise et m’a mis en
contact avec sa copine qui cherchait une coloc. Voilà comment après avoir passé
la plupart de mes soirées pendant deux mois sur Kamernet (un site internet
dédié à la recherche de colocation plus pour étudiant), Marktplaatz (le bon
coin néerlandais), Funda (un site internet dédié à la recherche d’appart) ou
encore des groupes Facebook, j’ai trouvé mon nouveau chez-moi. Cela n’a pas mis longtemps pour que je
m’installe : trois jours après ma première visite, j’emménageai ! Il
faut savoir saisir les occasions !
La coloc s’avère être un très bon moyen pour faire des
connaissances. Cela m’a permis de rencontrer Christine (une allemande de 48
ans, freelance), Luke (un singapourien, architecte de 32 ans) et Hilda (une
vénézuélienne de 35 ans, chef pâtissier). Ils m’ont tous accueilli à bras
ouverts et c’est vrai qu’on est maintenant devenu comme une petite famille avec
notre calendrier pour le ménage !
Sortie entre coloc pour mon anniv!
Je vis donc dans une maison située au sud-ouest d’Amsterdam, dans un quartier résidentiel appelé Nieuw Sloten, un quartier qui n’a rien à voir avec le centre historique d’Amsterdam mais qui est assez calme et sympathique ! Il me faut seulement 20 min pour me rendre au travail à vélo. Parfait quoi ! J’avoue que pour mon confort perso, j’aimerai partager un appartement avec seulement une personne. Qui sait de quoi le futur sera fait :)
Une fois, le logement trouvé, il fallait trouver de quoi s’occuper et donc se créer un cercle d’amis. Le niveau était élevé compte-tenu des rencontres extraordinaires que j’avais faites à Londres et qui m’ont fait plus d’une fois regretter mon départ… mais après plusieurs mois, avec une dose de Meetup, une pincée de Facebook, une poignée d’amis d'amis, une cuillère à café de travail, trois Workaways, un litre de réseaux de français sur Linkedin et 10g de bénévolat sur le tour de France, la mission était accomplie.
Une fois, le logement trouvé, il fallait trouver de quoi s’occuper et donc se créer un cercle d’amis. Le niveau était élevé compte-tenu des rencontres extraordinaires que j’avais faites à Londres et qui m’ont fait plus d’une fois regretter mon départ… mais après plusieurs mois, avec une dose de Meetup, une pincée de Facebook, une poignée d’amis d'amis, une cuillère à café de travail, trois Workaways, un litre de réseaux de français sur Linkedin et 10g de bénévolat sur le tour de France, la mission était accomplie.
En effet, lors de mon arrivée à Amsterdam, j’ai
commencé par me rendre à des événements Meetup : paintball, photographie
ou encore découverte des Pays-Bas. Chaque fois, je rencontrais une ou deux
personnes sympas et restais en contact avec…
Par hasard, je suis tombée sur un message Facebook de
Camille, une française qui venait d’arriver à Amsterdam et souhaitait organiser
un pique-nique à Westerpark. J’ai répondu à son message même si je ne pouvais
pas m’y rendre. Deux semaines plus tard, elle m’invitait à rejoindre ses amis
pour une soirée et voilà comment j’ai rejoint le groupe des Picknickers de
Westerpark et comment chaque weekend nous nous donnons rendez-vous pour faire
des pique-niques, des après-midi jeux de société chez les uns ou les autres et découvrir
la ville et ses bonnes adresses.
Premier pique-nique avec le groupe
Ensuite, par l’intermédiaire de Tina, j’ai fait la
connaissance de ma première amie néerlandaise : Lilian, une copine de sa sœur.
Nous sommes arrivées au même moment à Amsterdam et avons même entrepris de trouver
une coloc ensemble. Durant les six derniers mois, nous avons préparé ensemble un
semi-marathon, un projet qui nous a bien rapprochées.
Autrement, le travail est toujours un bon moyen de rencontrer
du monde. Elsevier organise aussi régulièrement des « borrels » (pots)
entre jeunes de l’entreprise afin de faciliter l’intégration et la cohésion en
son sein. Nous pouvons aussi participer à différents manifestations
sportives : course à pied ou tournoi de football par exemple. On ajoute à
ça les cours de yoga et autres activités proposées. Nous avons aussi formé un
groupe de français au sein de l’entreprise. Nous déjeunons ensemble chaque
mercredi et allons de temps en temps au resto. Ça fait du bien de partager
ensemble nos frustrations ! Comme vous le voyez, les opportunités ne
manquent pas! Je commence à avoir des gens sur qui compter. Ça fait du bien car
ça m’a beaucoup manqué au début.
A côté de cela, ça a aussi du bon de découvrir un pays
seule. Ce n’est pas Lucie, mon ancienne collègue/coloc et très bonne amie, bloggeuse
de voyage (https://www.facebook.com/groups/voyagersoloautourdumonde) qui me contredira. Durant l’hiver, j’ai ressenti le besoin de sortir de
chez moi et d’aller découvrir d’autres contrées. Une des choses que j'adore en
étant à l'étranger, c'est de vivre dans un pays et à la fois de s’y sentir
comme une touriste. C'est un peu les vacances toute l'année ! Ces
expéditions en solo nous rendent plus faciles d'approche et nous encouragent à
aller vers les gens. Au final, on se retrouve à faire des rencontres
surprenantes simplement en osant poser une question. C’est ainsi que j’ai
rencontré l’organisatrice du festival connu de Deventer dédié à Charles Dickens
par exemple.
Ci-dessous vous verrez une carte des endroits, que
j’ai eu l’occasion d’explorer depuis mon arrivée, accompagnée de photos par
région.
Noord-Holland
Bref, ces excursions m’ont permis de creuser un peu
plus les concepts du sabot en bois, du gérant de moulins et du dealer de
drogues… Le patrimoine néerlandais regorge de ressources liées à la seconde
guerre mondiale, à l’art du design, la peinture hollandaise et à
l’environnement incluant la gestion de l'eau. Son histoire a forgé le mode de
vie de ce pays et le caractère de sa population.
Des origines françaises et un séjour de quatre ans en
Angleterre permettent de comprendre ces différences. Partir m’a permis de
réaliser à quel point le mode de pensée britannique s’est ancré en moi. A
l’heure actuelle, mon cerveau a un peu de mal à s’y retrouver ! Culture
anglaise, culture néerlandaise, culture française ??? A quoi se référer ?
Le plus intéressant dans tout ça, c’est que ces façons de fonctionner sont parfois
opposées. Exemple… Les néerlandais sont beaucoup plus ouverts et plus directs que
nos amis anglais qui ont toujours peur de froisser l'autre et préfèrent rester
polis. I am sorry, I am sorry !
Les anglais et les néerlandais n’aiment ni les uns ni les
autres le conflit mais ne le gèrent pas de la même façon. En Angleterre, on
tourne autour du pot, histoire de faire passer un message de manière plus soft.
J’espère que vous avez le temps ! Pour les néerlandais, le mot d’ordre est
la franchise. Elle est vue comme un moyen efficace de régler les problèmes. J’avouerai
qu’elle me pose parfois problème car les néerlandais n’y vont pas toujours avec
le dos de la cuillère ! A ce moment, il faut essayer de se rappeler qu’ils
font ça pour nous aider !!!
Au travail, par exemple, ils ne sont pas comme nous français
qui avant d’aller poser des questions, essayons de trouver la réponse par nous-même.
Tout est dans l’efficacité : si quelque chose n’est pas clair, il faut
demander des explications sans attendre. Les décisions sont prises rapidement. Qu’on
se trompe ou pas, ça n’a pas d’importance. Pas le temps de trop cogiter. Malheureusement,
ce n’est pas toujours gage de qualité…
Quand on parle efficacité, on parle aussi de bénéfices…
Les néerlandais sont réputés pour être des businessmen. Le pays étant petit, il
fallait bien convaincre les voisins européens d’acheter le bon poisson
néerlandais pour enrichir son économie. Cette qualité est ancrée dans les
gènes. Je me rappellerais toujours de la partie de Monopoly jouée avec des
néerlandais. Pour sûr, ils sont durs en négociation! En France, nous nous
contentons de vendre nos maisons ou terrains au prix inscrit sur la carte voire
un peu plus. Eh bien, ici, on se dit pourquoi pas doubler ou tripler le prix après
tout. Attention parce que les arguments ne manquent pas ! Je n’ai
également jamais vu de gens autant à l’affût de la gratuité, de la moindre
offre sur Internet ou encore qui, chaque midi, choisissent leur nourriture en
fonction du prix, à part s’ils cherchent à économiser pour des raisons précises.
Peu importe ce qu’on mange après tout ! Si c’est gratuit, c’est forcément
bon ! Bref, je ne comprends pas vraiment cette façon de penser qui rend
parfois assez égoïste.
Parlant d’opinion, les néerlandais aiment le jeu de la
contradiction car partager son point de vue est signe d’intelligence.
A ce sujet, ils sont assez impressionnants au niveau
linguistique. Leur niveau d’anglais est incroyable. Merci la télévision !
Ils n’ont pas la chance comme nous les « frenchies » de traduire
l’ensemble des films étrangers. (Au moins, quand je vais au ciné ici, je peux
même voir des films en français !) C’est pour cette raison qu’ils parlent
un anglais à dominante américaine. De plus, beaucoup d’entreprises américaines sont
venues s’installer au Pays-Bas pour tester leurs produits compte-tenu de la
concentration de population en un si petit espace et de sa mixité.
Ces arguments justifient le manque de motivation à
apprendre la langue locale. Premièrement, les néerlandais sont les premiers à
penser que c’est inutile. Deuxièmement, ils aiment pratiquer les langues
étrangères donc dès qu’ils entendent un petit accent, ils se mettent à vous
parler dans votre langue. Quel soulagement pour mon père quand il est venu
de pouvoir s’adresser aux gens directement en français et d’obtenir une réponse
en français !
Malgré tout, depuis que je suis ici, j’ai quand même pu
enrichir mon vocabulaire ! Voici les mots indispensables à connaître :
gezellig : génial, un mot très utilisé qui n’est traduisible qu’en
néerlandais, borrel : pot où les gens se retrouvent ; le
vrijmibo : after-work du vendredi ou encore tous ces mots liés à la
gastronomie néerlandaise : bitterballen, haring, kroquette, stampot, j’en
passe et des meilleurs !
Toutefois, certains néerlandais sont assez xénophobes.
J’en ai eu plusieurs fois la preuve grâce à mon chef. Eh oui, un peu bizarre
quand on bosse dans une entreprise internationale. Je crois qu’il a compris au
bout de quelques mois qu’il fallait mieux garder ses idées pour lui ! On
m’a aussi questionné plusieurs fois sur le fait que les français ne parlent pas
vraiment anglais. On m’appelle souvent au secours au boulot d’ailleurs !
La taille du pays est mon principal argument. La France s’améliore de ce point
de vue de toute façon.
En revanche, ils sont loins de nous concurrencer en
termes de convivialité et d’hospitalité. Même si ils aiment se retrouver autour
d’une ou plusieurs bonnes bières, ils gardent ce côté nordique assez froid et
donc moins accueillant. Par exemple, si vous êtes invités à un anniversaire, un
conseil, mangez avant car seuls des boissons et des accessoires de grignotage
vous seront offerts. Ne vous rendez pas chez quelqu’un à l’improviste car la spontanéité
ici comme en Allemagne, ça ne se fait pas. Mes collègues français se moquent,
d’ailleurs, beaucoup des néerlandais et de leurs agendas ! Tout doit être
planifié bien à l’avance.
Comme je le disais plus haut, ce sont des gens très
ouverts, pour qui les tabous n’existent pas. Par exemple, ils parlent
ouvertement de leur sexualité. Les différences sociales ou hiérarchiques ne
sont pas mises en évidence. N’importe qui prend son vélo pour aller au travail
même les chefs en costard ! Après tout, sous la pluie, on est tous
égaux ; on finit tous trempés ! Au boulot, quel que soit notre
position au sein de l’entreprise, chacun a le droit de raconter ce qu’il veut à
qui il veut. Je trouve que c’est une bonne chose. Ça rend les gens plus à
l’aise.
Comme vous le voyez, en plus d’un an, j’en aurais
apprises des choses ! Je ne regrette pas mon choix même si il était risqué
et qu’au départ, j’ai eu besoin de beaucoup d’énergie pour me familiariser à
toute cette nouveauté. J’encourage toute personne à se lancer. Comme qui
dirait, on n’a qu’une vie et on ne sait pas de quoi demain serait fait donc il
faut suivre ses envies. Si on le veut, on peut se donner les moyens de réussir.
J’avouerai tout de même que le soutien de mes amis et de ma famille m’ont bien aidé
à avancer. Partager aventures et tourments fait beaucoup de bien surtout au
départ quand on connaît peu de monde. Un grand merci à tous ceux qui ont été là
pour moi.
Woop, woop dans les champs de Jacynthes!
Je suis souvent questionnée par rapport à l’avenir…
Quels sont mes projets ? A vrai dire, je vis au jour le jour à présent…
J’essaye de profiter de chaque instant. Malgré tout, j’ai quelques souhaits. J’aimerai
bien trouver un boulot qui me corresponde davantage. C’est une des raisons qui
me fait hésiter concernant l’apprentissage du néerlandais… A l’heure actuelle,
mes opportunités de carrière aux Pays-Bas sont réduites mais apprendre une
langue prend du temps. Ne serait-ce pas plus utile d’apprendre une langue plus
parlée en Europe comme l’allemand ou l’espagnol ou l’italien… Bonne question !
Niveau logement, je me sens bien où je suis mais aimerai probablement trouver une coloc plus petite. L’idéal pour moi serait d’avoir mon chez-moi mais dans une grande ville comme Amsterdam, les prix sont trop élevés pour ça.
La grande question est toujours de savoir si j’ai
envie de me construire une vie dans un pays qui n’est pas le mien… Je n’en
ressens pas l’envie actuellement même si j’apprécie la vie que j’y mène et
ressens l’envie de poursuivre l’aventure... J’imagine que cela fait partie des
éternelles questions qu’un expatrié se pose…
Qui vivra verra!
Qui vivra verra :) Reste à Amsterdam Gwen!!!! Ce ne serait pas pareil sans toi!! les Picnickers ne seraient pas les memes sans toi :)
RépondreSupprimerMerci miss.Trop contente de t'avoir rencontré. L'aventure serait aussi différente sans toi. On a encore pleins de choses à découvrir ensemble!
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